Alain Rodermann  : « Pourquoi je ne rate pas le salon de Las Vegas »

Pourquoi vous rendez-vous régulièrement au salon de l'électronique grand public de Las Vegas ?Je m'y rends depuis les années 2000 car j'ai analysé que l'électronique grand public allait connaître un renouveau. J'ai commencé à fréquenter le CES et à me promener dans ses allées pour comprendre ce qu'allait acheter ce nouveau type de consommateur. Je continue à y aller car cela me permet de prendre la température de l'état du marché et de l'innovation.Qu'avez-vous récemment découvert de fondamental ?Il y a quatre ou cinq ans, j'ai pu comprendre que la télévision haute définition allait être une déferlante et qu'il faudrait changer tous les appareils connectés à ces télévisions. J'ai donc recherché des sociétés dans ce domaine et j'ai pu investir dans Wyplay. Cette entreprise de notre portefeuille imagine des serveurs médias et des boîtiers qui se connectent à la télévision, au réseau et aux haut-parleurs. Wyplay commercialise déjà ses produits sous la marque Boulanger, 02 Media, Conceptronic et bientôt LaCie. Le CES me sert donc à découvrir les tendances de fond mais aussi une multitude de petites sociétés asiatiques qui présentent des concepts complètement fous. J'ai pu voir des prototypes de projecteur laser ou des spécialistes de vidéos en streaming sur Internet. J'ai pu rencontrer la société danoise Kiss Technology qui faisait des lecteurs de CD Divx. Ils ont été rachetés par Cisco. Bref, le CES est à la fois une veille technologique, un sourcing pour des idées et un endroit de rencontre avec des acteurs industriels ou des collègues investisseurs.Avez-vous financé un projet à la suite d'une rencontre fortuite dans les couloirs du CES ?Cela aurait pu se faire mais cela ne s'est pas fait. En revanche, mon travail post-CES m'a conduit à financer Wyplay. C'est maintenant une société de quatre-vingt-dix personnes qui va se déployer très rapidement.D'autres domaines vous attirent-ils ?Le domaine de la robotique. À Las Vegas, on peut rencontrer tous les chefs de projets de WowWee, le leader de la robotique personnelle.Pourquoi la robotique ?Je me dis qu'il y a peut-être une idée à creuser avec les robots connectés, c'est-à-dire quelque chose avec laquelle vous pouvez interagir et qui remplit une fonction très spécialisée. Souvent, les robots ont une possibilité de mobilité. D'un autre côté, un cadre photo numérique peut être apparenté à un robot. Il suffit de lui mettre deux pattes, deux jambes et une tête d'avatar et on obtient un robot traditionnel. En revanche, on peut imaginer des robots qui ne manipulent pas des médias classiques mais qui font autre chose. Un peu à l'image du Nabaztag, le lapin connecté à Internet.Comment faire pour être un bon investisseur ?On ne peut pas investir dans les technologies si on ne possède par une vision de l'état de l'art de la technologie et son évolution. C'est un sentiment personnel, fondé par une collection d'indices, mais il n'est pas écrit dans le marbre. C'est la base de notre métier d'investisseur.Propos recueillis par P. B.
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