Le déficit des fonds de pension, épée de Damoclès à Wall Street

États-UnisAlcoa devait ouvrir hier soir à Wall Street le bal des résultats du deuxième trimestre dans un contexte d'attente des commentaires des managements pour le second semestre, alors que le marché s'inquiète du calendrier de la reprise. Mais au-delà des prévisions économiques, un autre revers guette les comptes des sociétés américaines : le déficit des fonds de pension. Celui-ci ressemblait fort à un gouffre à fin 2008 : la valeur actualisée des engagements futurs de retraites excédait de 308 milliards de dollars les actifs des fonds de pension à bénéfices définis, parmi les sociétés du S&P 500. Et, selon les stratégistes de Citigroup, le rebond, connu depuis le 9 mars dernier à Wall Street, n'a pas résolu le problème.exercices dans le rougeL'an passé, la chute des cours a laminé les ressources des fonds à 1.100 milliards de dollars contre 1.504 milliards fin 2007 (selon Standard and Poor's). Du coup, le taux de couverture des obligations futures de retraites s'est effondré à 78 %. Le retour à l'excédent n'aura duré qu'une année, en 2007, après plusieurs exercices dans le rouge provoqués par l'éclatement de la bulle Internet et le scandale Enron. Le déficit de 2002, exercice au terme duquel le taux de couverture était tombé à 82 %, a même été surpassé. Et, parmi les situations les plus préoccupantes en valeur, General Motors, Lockheed Martin, Boeing, Exxon, AT&Tmp;T affichent les déficits allant de 6,1 à 13,6 milliards de dollars. Des montants qui ne tiennent pas compte des fonds ouverts pour les salariés en dehors des États-Unis et des couvertures santé.Suivant le calendrier échelonné fixé en 2006, les entreprises se devraient d'afficher un taux de couverture d'au moins 92 % en 2008 ou le combler intégralement. Fort heureusement pour elles, le Congrès américain leur a accordé, en décembre dernier, un sursis d'un an. Mais, à moins d'une nouvelle intervention de Washington, la question se reposera avec la même acuité en 2010. De fait, selon Citigroup, la tendance des résultats 2010 et 2011 pourrait bien être restreinte. Les versements effectués par les entreprises pourraient grimper à 65 milliards de dollars dès cette année, après 30 milliards l'an passé, prédisait le mois dernier Goldman Sachs. Selon Standard & Poor's, le déficit devrait avoisiner les 312,6 milliards de dollars en fin d'année. Dans un scénario optimiste, une envolée de 25 % du S&P 500 à 1.100 points et des taux d'intérêt supérieurs de 50 à 75 points de base (ce qui réduit mécaniquement la valeur actualisée des retraites futures), contribueraient à le ramener à 168,1 milliards de dollars. À l'inverse, un retour au point bas de Wall Street élargirait le trou à 496 milliards de dollars.
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