Sierra Wireless a désormais toutes les commandes de Wavecom. Premier actionnaire de la société de modules électroniques pour les communications sans fil entre machines (« machine to machine » ou M2M) avec un peu plus de 84 % du capital depuis la réussite de son OPA, le groupe canadien a pris le contrôle complet du conseil d'administration. Michel Alard et Aram Hékimian, les deux fondateurs de Wavecom, Ron Black, son directeur général, ainsi que trois autres membres ont démissionné en fin de semaine dernière de leur poste d'administrateur. Ils ont été remplacés par cinq salariés de Sierra Wireless, dont Jason Conehour, le PDG de la société canadienne. Celui-ci est aujourd'hui le nouveau président du conseil d'administration de Wavecom.Les démissions des fondateurs paraissent naturelles. Michel Alard et Aram Hékimian s'étaient en effet engagés à apporter leur participation d'environ 21 % au capital à l'OPA de Sierra Wireless. En revanche, celle de Ron Black paraît plus précipitée. Le directeur général de Wavecom sera resté moins de trois mois aux commandes de la société depuis l'annonce de l'OPA de Sierra Wireless pour assurer la transition. Si elle ne souhaite pas commenter le caractère précipité de cette démission, la direction de Wavecom indique que ces départs sont conformes aux termes de l'accord conclu avec Sierra Wireless le 1er décembre 2008 et qu'« il n'est pas anormal, lorsque vous détenez plus de 84 % du capital, que la gouvernance reflète rapidement ce changement ».31 millions de pertesCette prise en main rapide intervient alors que Wavecom a enregistré l'an dernier une perte nette de 31 millions d'euros, contre un bénéfice de 17,4 millions d'euros en 2007, notamment après un très mauvais quatrième trimestre. Or l'exercice 2009 s'annonce difficile. Le fabricant de modules électroniques subit en effet de plein fouet la crise du secteur automobile, l'un de ses premiers débouchés. Pour venir au secours de Wavecom, et contrer l'offre hostile de Gemalto, Sierra Wireless a dépensé plus de 216 millions d'euros. Depuis l'annonce de son OPA début décembre 2008, le groupe canadien a vu le cours de son action chuter de 55 %. En plus du chantier de l'intégration, la nouvelle direction de Wavecom va devoir gérer la mise en ?uvre du plan de réduction des coûts de 12 à 16 millions d'euros décidé l'an dernier sous l'ancienne présidence. Les négociations avec les représentants du personnel suivent leur cours concernant le volet français de ce plan. Les effets concrets de ces mesures de réduction des coûts ne se feront pas sentir avant le second semestre 2009. nRon Black sera resté moins de trois mois aux commandes de Wavecom.

latribune.fr

21 Mars 2009, 1:29

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