Les marchés émergents moins porteurs pour l'auto

Premiers craquements. PSA supprime un millier de postes à contrat temporaire en Chine. Renault doit réduire ses effectifs sur le site argentin de Santa Isabel, qui suspendra par ailleurs sa production durant quelques jours. Fiat, Volkswagen, Honda mettent en vacances anticipées plus de 15.000 salariés au Brésil. Alors que les marchés européens, japonais ou américain plongent, les constructeurs pariaient jusqu'alors sur les pays émergents. Mais la crise les rattrape.Le marché brésilien a ainsi affiché une baisse ? pour la première fois depuis 1999 ? de 11 % en octobre. Pour sa part, le marché argentin n'atteindrait plus que 600.000 immatriculations cette année, au lieu des 650.000 escomptées. Des chiffres certes record, mais qui témoignent d'un renversement de conjoncture.dernier eldoradoEn Chine, les ventes de voitures particulières s'essoufflent également. Elles devraient s'établir à 5,8 millions en 2008, contre 5,95 millions prévus précédemment, selon le consultant JD Power. Le marché demeure encore en hausse (+ 6,7 % escomptés par rapport à 2007). Mais n'avait-il pas bondi de 24 % l'année dernière ? Or les ventes devraient quasiment stagner en 2009. La crise économique mondiale mais aussi la flambée des prix des matières premières et l'appréciation du yuan ont contraint en outre de nombreux constructeurs chinois à revoir à la baisse les prévisions de croissance pour leurs exportations.Le marché indien connaît aussi un ralentissement depuis avril, qui pourrait perdurer l'année prochaine, d'après le centre de recherche Crisil. Les ventes de voitures progresseraient de 6 à 7 % seulement sur l'année fiscale 2008-2009. Elles s'étaient envolées de 12 % en 2007-2008. Le constructeur local Tata Motors a en conséquence subi une baisse d'un tiers de son bénéfice net sur le deuxième trimestre fiscal, clos fin septembre.La crise financière frappe enfin la Russie, pourtant considérée comme le dernier eldorado de l'automobile. La progression des ventes a ralenti à un rythme annuel de 5 %, contre 25 % en début d'année, selon Ford. Là aussi, une stabilisation est attendue l'an prochain. La florissante industrie automobile des pays émergents n'est donc pas à l'abri et montre sa vulnérabilité. Alain-Gabriel Verdevoye les constructeurs pariaient jusqu'alors sur les pays émergents. Mais la crise les rattrape.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.