La Chine cherche à relancer son économie

La nouvelle n'est pas tout à fait une surprise : depuis plusieurs jours, les rumeurs circulaient à Pékin sur la préparation d'un plan de relance. Depuis la mi-octobre, la tenue d'une série de réunions économiques de haut niveau et la mise en place d'un comité de crise, sous la houlette du vice-Premier ministre Wang Qishan, témoignaient de l'attention accordée par Pékin à la dégradation de la situation économique. Même le vocabulaire a changé : le gouvernement n'hésite plus à évoquer une « politique macroéconomique active », rappelant le jargon utilisé lors de la crise financière asiatique en 1997.Le plan annoncé hier ? il a été adopté par le gouvernement de Wen Jiabao en milieu de semaine dernière ? prévoit d'injecter 458 milliards d'euros dans l'économie chinoise (soit le cinquième du PIB du pays) avant la fin 2010. Il vise en priorité à doper l'économie intérieure, au moment où les industries exportatrices sont de plus en plus affectées par le ralentissement aux États-Unis et en Europe, soit les deux premiers clients de la Chine, qui ont absorbé l'an dernier 40 % de ses exportations. Robert Zoellick inquietOr, ce coup de froid externe ne fait que commencer, si l'on en croit les propos alarmistes tenus ce week-end par Robert Zoellick, le patron de la Banque mondiale, pronostiquant un probable déclin du commerce mondial en 2009, du jamais-vu depuis 1982. Pour la Chine, dont les exportations représentent 37 % de son économie (contre 21 % en 2000), il est urgent de rééquilibrer sa croissance. D'où cette politique de relance, visant à gonfler le pouvoir d'achat des foyers chinois. Une partie des mesures va dans cette direction (construction de logements bon marché, allocations aux foyers urbains pauvres, subventions aux paysans?), le reste allant au soutien de l'investissement (infrastructures, transports, environnement, reconstruction des zones touchées par les catastrophes, réduction de la TVA?). Au total, ce programme de relance, qui vient s'ajouter aux décisions déjà prises depuis le début de l'automne (trois baisses des taux, interventions massives des autorités sur les marchés boursiers?), illustre non seulement le pragmatisme du gouvernement chinois, mais aussi le niveau de préoccupation des dirigeants de la quatrième puissance économique mondiale.
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