En France le Foncier marque des points

Pendant la crise, les affaires continuent. Ainsi la crise du crédit permet-elle à certains acteurs de pousser leur avantage. C'est le cas du Crédit Foncier de France (CFF), dont la production de crédits immobiliers aux particuliers est restée stable en encours sur les neuf premiers mois de 2008, dans un marché en baisse de 15 % à 20 %. Comprise entre 6 % et 7 %, sa part de marché devrait ainsi progresser de près d'un point et demi sur l'année.Même si elles s'en défendent, les banques généralistes, soucieuses de reconstituer leurs fonds propres endommagés par la crise du crédit, ont pu avoir tendance à se concentrer sur les produits d'épargne, pourvoyeurs de dépôts, et à durcir leurs conditions de crédit. Au contraire, le CFF a maintenu son offre, en s'appuyant sur des liquidités abondantes ? l'équivalent de deux ans de production au rythme actuel. Il a donc pu capter la clientèle dont ses concurrents ne voulaient plus. Un segment sur lequel « le Crédit Foncier bénéficie de la souplesse de sa politique d'octroi de crédits, mais aussi de son habitude de ce type de clientèle et de sa capacité à analyser les risques associés », note Christophe Crémer, président de Meilleurtaux.com.Autre facteur clé, la filiale du groupe Caisse d'Épargne a répercuté la baisse des taux d'intérêt. Selon les données de Meilleurtaux.com, son taux moyen à 25 ans, avec un apport de 10 %, s'est ainsi réduit de 80 points de base depuis octobre, contre une baisse inférieure à 20 points de base pour l'ensemble du marché.Moins cherRésultat, il est aujourd'hui moins cher que la plupart de ses concurrents, avec des conditions de prêt plus favorables. « Nous n'avons jamais assoupli nos conditions de crédit, ni pratiqué des marges négatives, donc nous n'avons pas eu à durcir notre offre avec l'arrivée de la crise », résume François Blancard, directeur général du CFF. La banque a en outre bénéficié de son positionnement sur le segment des prêts à taux révisables, rendus attractifs par la baisse du loyer de l'argent. Le CFF espère aussi marquer des points sur le marché des prêts-relais, qu'il continue à proposer, mais pour un montant réduit de 70 à 60 % du prix du bien. Confronté à 700 prêts-relais échus que les clients ne pouvaient pas rembourser, faute d'avoir vendu leur ancienne maison, le CFF a pris les devants en offrant aux clients concernés un avis d'expert sur la valeur pour les aider à ajuster leur prix de mise en vente, et a prorogé leur crédit de six mois au taux légal, avec la possibilité de renouveler ce délai si nécessaire. BENJAMIN JULLIEN
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