La crise et le vent

Parmi les bulles qui ont explosé sous l'effet de la crise financière figure celle de l'énergie éolienne. La multiplication de projets alimentés par un pétrole cher, la lutte contre le réchauffement climatique et le soutien des États ont contribué à faire grandir trop vite le secteur. Aujourd'hui, le retour sur terre est rude : les prix du pétrole, du gaz naturel et du charbon se sont écroulés et trouver des crédits pour financer l'éolien est devenu une gageure. Sans compter que ses militants ont des états d'âme. Ainsi, le gourou milliardaire T. Boone Pickens a annoncé une suspension partielle du plus important projet de parc éolien du monde, avec 4.000 mégawatts (MW) au Texas. Pourtant, le secteur pourrait traverser les turbulences de la crise sans trop de dommages sinon une salutaire consolidation. Car, si l'on prend comme critère les producteurs des turbines et pales qui constituent une éolienne, on constate que leurs carnets de commandes pour 2009 se remplissent à un rythme plus que satisfaisant dans la conjoncture actuelle. Ainsi l'espagnol Gamesa s'est vu confirmer une commande d'Endesa de 190 MW, l'américain General Electric Energy en a engrangé plusieurs en octobre pour 1 gigawatt (GW) pour livraison en 2009 et 2010. Le danois Vestas, leader du secteur, se veut confiant malgré une révision à la baisse de ses perspectives. Il compte sur la forte baisse du prix de l'acier qui va réduire les coûts de production. Son carnet de commandes s'est enrichi ce mois-ci de 500 MW, portant le total à 4.000 MW. Une bonne part de ces commandes sont pour l'Europe. Mais le marché américain n'est pas en reste. Après 7.500 MW installés cette année, 6.000 MW devraient l'être en 2009. Et les ambitions en matière d'énergies renouvelables du président Barack Obama devraient favoriser l'éolien. Ces perspectives confirment que le vent est désormais une source d'énergie pleinement acceptée. Certes, elle ne représente que 1 % de l'électricité produite dans le monde, mais elle s'est durablement installée dans le paysage énergétique et, selon le consultant spécialisé danois BTM, cette part devrait atteindre 2,7 % en 2012, avec 290 GW installés contre 94 GW en 2007.
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