CHU  :  les six pistes de réforme

La commission Marescaux, chargée à l'automne de repenser le modèle des centres hospitaliers universitaires (CHU), rend aujourd'hui son rapport à Nicolas Sarkozy. Le document, que « La Tribune » s'est procuré et a dévoilé dès jeudi soir sur son site Internet, dresse un bilan très critique : les soins hautement spécialisés ne représentent que 2,1 % de leur activité, et les cas les plus sévères sont quasiment autant traités en centres hospitaliers (2,9 %, contre 3,3 % pour les CHU). Pis, 24 CHU sur 27 étaient dans le rouge en 2007, soit un déficit cumulé de 280 millions d'euros (hors AP-HP). Enfin, la recherche clinique n'est pas reconnue, et la coopération avec les universités oubliée. Pour rétablir leur « triple mission » (santé, formation et recherche biomédicale), la commission Marescaux formule six propositions. Certaines devraient être reprises lors de l'examen du projet de loi Bachelot par le Sénat cette semaine.? Renforcer la dimension universitaire et médicale de la gouvernance.Le rapport propose de nommer les directeurs généraux des CHU en conseil des ministres sur proposition conjointe des ministères de la Santé, de la Recherche et de l'Enseignement supérieur. Le directeur, également président du directoire, serait entouré d'un directoire resserré composé de trois vice-présidents : pour les parties soins (président de la commission médicale d'établissement), enseignement (directeur de l'UFR) et recherche (nommé après avis des présidents de l'université et de l'Inserm). L'université pourrait également être représentée au sein du conseil de surveillance.? Remplacer les pôles des CHU par des départements hospitalo-universitaires (DHU).La commission prône la constitution de DHU regroupant plusieurs services sur le fondement d'un projet hospitalo-universitaire, dirigés par des professeurs des universités praticiens hospitaliers (PU-PH) nommés par le directoire de l'établissement. Objectif : liberté de gestion et libre disposition d'un « retour financier » pour assurer l'intéressement collectif de ses membres.? Reconstruire la dynamique de la recherche biomédicale.Pour en faire une « priorité nationale » et en l'absence de reconnaissance des unités de recherche clinique, le rapport préconise une rationalisation des opérateurs de la recherche biomédicale, ainsi que la création d'instituts hospitalo-universitaires (IHU) labellisés et de structures de valorisation interrégionales.? Redévelopper la politique de gestion des talents.Pour améliorer l'attractivité de carrière des PU-PH (professeurs des universités-praticiens hospitaliers), il leur est proposé de pouvoir « se consacrer prioritairement à la recherche un temps de leur carrière » dans un cadre contractuel avec l'université et de bénéficier de revalorisations salariales et de parcours (en créant notamment un échelon intermédiaire et temporaire de « professeur assistant »).? Renforcer la fonction de formation.Le rapport préconise une initiation à la recherche dès le deuxième cycle des études de médecine et le développement des doubles cursus sur le modèle des MD-PhD américains (doctorats en médecine et es sciences).? Mettre en place les moyens d'une gestion performante.Pour une plus juste rémunération de l'innovation et des activités de soin hautement spécialisée, il est recommandé d'identifier plus clairement la part des financements de la recherche et de l'enseignement au niveau des DHU et d'augmenter les financements par appel à projet. n(Lire également pages 8 et 9)
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