Les particuliers snobent les marchés boursiers alternatifs, pourtant moins chers

Bien que proposant des tarifs défiant toute concurrence, les marchés alternatifs tels que Chi-X ou Turquoise n'ont pas aujourd'hui réussi à capter les flux d'ordres « retail » (ceux des particuliers), qui restent routés vers les marchés historiques. C'est le principal enseignement de cette seconde édition du baromètre Équinoxe-« La Tribune » du coût des transactions sur les marchés actions européens, pour laquelle le focus est mis sur les transactions des particuliers. Sans pression particulière de la part des clients particuliers, la plupart des plates-formes retail industrielles restent aujourd'hui dans une position attentiste. En témoigne l'écart entre le coût d'un ordre de Bourse passé par les particuliers sur Euronext (1,25 euro) et celui d'une transaction réalisée sur les plates-formes alternatives Chi-X, Nasdaq OMX ou Bats-Europe qui ne dépasse pas 10 centimes d'euro. En effet, la directive Marchés d'instruments financiers (MIF), qui vise in fine à renforcer la protection des investisseurs particuliers, est lourde d'impacts pour les courtiers et les banques qui se doivent de mettre en place un encadrement strict de leur prestation (principe de Best Execution, transparence et reporting client, archivage, etc.). baisse des coûtsEn outre, les investissements liés sont conséquents et touchent notamment les mécanismes de règlement-livraison entre réseaux de distribution, teneurs de compte conservateurs et brokers. Seuls les brokers en ligne (« e-brokers ») ont déjà réellement investi vers le « multi-venues », notamment via Tradegate, première plate-forme d'exécution alternative ciblée sur la clientèle de particuliers. Ces acteurs en font un véritable outil marketing, afin de fidéliser une clientèle privée avertie et plus exigeante que la clientèle de détail traditionnelle. En conclusion, si la MIF a permis d'introduire une baisse des coûts de transaction, les bénéfices attendus pour la clientèle finale des particuliers restent aujourd'hui limités compte tenu des conséquents investissements que l'industrie retail doit réaliser pour s'adapter à ce nouvel environnement. Christophe Tricaud
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