EuropaCorp, le studio de Luc Besson, revoit à la baisse ses objectifs

cinémaDiscrètement, le studio de Luc Besson, EuropaCorp, vient d'abandonner les objectifs fixés il y a deux ans (mi-2007) lors de son introduction en Bourse, une opération qui lui avait permis de lever 76 millions d'euros. Officiellement, cet abandon est expliqué par « les mutations structurelles du marché dues à la dégradation du contexte économique global ».Mais il faut dire que la trajectoire du studio s'éloignait de plus en plus des ambitions affichées à l'époque. La société avait promis de doubler son chiffre d'affaires et d'augmenter de 50 % sa marge opérationnelle en quatre ans. En pratique, les résultats sont allés en sens inverse. Le chiffre d'affaires a reculé deux années de suite. Et la marge opérationnelle, après avoir progressé la première année, a reculé la seconde.Ce recul de la rentabilité lors du dernier exercice clos fin mars 2009 a entraîné le non-respect des clauses (covenants) du principal crédit bancaire de la société, une ligne de 70 millions d'euros. Ces clauses imposent que la dette nette soit inférieure à sept fois le bénéfice opérationnel. Or, à fin mars 2009, la dette nette (61 millions d'euros) représentait 8,1 fois le bénéfice opérationnel. Heureusement, les banques créancières, menées par la Société Généralecute; Générale, ont octroyé une dispense («?waiver?») à la société, mais ont demandé de respecter ce ratio à fin septembre 2009.diversifier les activitésToutefois, le marché du crédit reste ouvert pour la société, qui a encore obtenu fin 2008 un prêt supplémentaire de 15 millions auprès de la Société Généralecute; Générale, Natixis, BNP Paribas, Neuflize OBC, les Caisses d'Épargne et Royal Bank of Scotland.Pour éviter à nouveau ce problème, EuropaCorp a assuré mi-juin aux analystes qu'il entendait désormais « se focaliser sur sa marge opérationnelle ». Quant au chiffre d'affaires, son recul sur le dernier exercice s'explique par le fait que le studio a sorti en salles deux films de moins que l'exercice précédent, qui avait aussi été dopé par la production du film « Hitman ».Pour lisser ces à-coups, le studio veut développer des activités aux revenus récurrents, comme le tournage de publicités, les licences, et les catalogue de films où d'autres acquisitions sont à l'étude après celle du catalogue de 500 films de Roissy Films en mars 2008.Toujours pour obtenir des revenus récurrents, EuropaCorp veut aussi se lancer dans la production audiovisuelle, via une acquisition ou une filiale commune avec un producteur. L'idée est de décliner en séries télé des productions maison comme les films « Taxi » ou « le Transporteur ». « Des chaînes étrangères sont intéressées », assure la société. JAMAL HENNI
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