DVDDeux ?uvres majeures coup sur coup, sorties dans les salles à trois mois d'intervalle. Mais deux ?uvres bien différentes, témoignant de l'incroyable versatilité d'un cinéaste insaisissable. Dans « l'Échange », Christine Collins, campée par une incroyable Angelina Jolie, tente coûte que coûte de retrouver son fils disparu. Après des mois de recherches, la police finit par lui ramener un petit garçon? Mais pas le sien. Inspiré d'une histoire vraie, le scénario convoque de nombreuses thématiques sociales et politiques enracinées dans l'Amérique des années 1920. Le combat de cette mère courage contre des institutions gangrenées par la corruption suscite une émotion parfaitement captée par la mise en scène d'Eastwood, à la fois épurée, classique et brillante. Le DVD, techniquement parfait, souffre en revanche de bonus trop succincts. Seul un documentaire de 13 minutes consacré aux coulisses du film vaut le coup d'?il. C'est toujours mieux que rien.L'édition consacrée à « Gran Torino » méritait également beaucoup mieux. En effet, les deux modules présents dans les bonus reviennent uniquement sur la voiture qui donne son nom au film ! Il y avait pourtant de quoi raconter sur ce chef-d'?uvre dans lequel Clint Eastwood interprète Walt Kowalski, un vétéran de la guerre de Corée, à la fois bourru, aigri et raciste. Retraité des usines Ford, il passe son temps à boire des bières et à briquer sa superbe Gran Torino de collection. Les gangs ont élu domicile dans son quartier, où il est l'un des derniers Américains de souche. Walt ne tarde pas à vouloir remédier à la déliquance qui y sévit? Clint joue avec une maîtrise incroyable des clichés qui ont accompagné sa légende. Dans ce film testament, il convoque son personnage de l'inspecteur Harry qui lui avait valu d'être taxé de fasciste par une frange de la critique. humanisme et toléranceMais Eastwood injecte dans cette histoire de vieux justicier réac une bonne dose d'humanisme, d'émotion et de tolérance. C'est là toute la force de « Gran Torino », magnifique chant du cygne de l'acteur Eastwood, un des derniers géants du septième art.Jérôme Béalè

latribune.fr

26 Août 2009, 1:42

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