Barclays renforce son capital en vendant sa gestion d'actifs

John Varley et Bob Diamond ne cachaient pas leur satisfaction hier. Les deux patrons de Barclays ont bouclé la vente de Barclays Global Investors (BGI), la branche de gestion d'actifs, pour 13,5 milliards de dollars (9,6 milliards d'euros), un prix salué par la plupart des analystes et qui représente 8,8 milliards de plus-value. Cela laisse Barclays désormais bien capitalisé, en ayant réussi à éviter toute aide de l'État cet hiver. C'est l'américain BlackRock, l'un des géants de la gestion d'actifs, qui achète BGI. Il devient ainsi, de loin, le numéro un mondial de ce métier, doublant ses encours à 2.700 milliards de dollars (1.900 milliards d'euros). Il paye BGI pour moitié en cash (6,6 milliards de dollars) pour moitié en actions, ce qui donne à Barclays une participation dans BlackRock juste en dessous de 20?%. Bob Diamond et John Varley entrent également à son conseil d'administration.La cession de BGI ressemble cependant largement à une « vente des bijoux de famille » pour Barclays. Il y a seulement quelques mois, cette branche était décrite comme stratégique par la banque britannique. BGI génère 15 % des bénéfices de Barclays, et fournit des revenus réguliers et quasiment garantis. En son c?ur se trouve iShares, le leader mondial des ETF, des produits cotés qui répliquent les indices boursiers, en pleine croissance depuis quelques années.Mais Barclays a souffert de la crise. Son exposition aux actifs toxiques a entamé ses fonds propres, pour en faire la banque la moins bien capitalisée de Grande-Bretagne. À tel point que les actionnaires ont paniqué au début de l'année et que le cours de Barclays a plongé, frôlant la catastrophe. La vente de BGI permet de mettre fin à ce problème?: le ratio de capital « core tier one » de Barclays augmente de 150 points de base, à 8 %. « Nous aurions préféré que Barclays conserve BGI, mais la transaction diminue le débat sur le capital de la banque », estime Mark Phin, analyste à KBW.Barclays refuse cependant de présenter la vente de BGI comme venant d'une nécessité de lever des fonds. Bob Diamond souligne que BGI était limité dans sa croissance à cause de la régulation américaine. Des lois sur les fonds de pension limitent le droit d'une banque d'acheter et de vendre des actions à la fois pour les fonds de pension (via BGI) et pour son propre compte (via sa banque d'investissement). Or, Barclays a acheté en septembre les activités américaines de Lehman Brothers, qui sont très présentes sur le marché actions. Le problème s'est alors accentué. Au passage, Bob Diamond effectue une excellente opération personnelle. Actionnaire de BGI, il va toucher avec cette vente un bénéfice net de 26 millions de dollars. Enfin, il reste une légère incertitude pour conclure la transaction. Initialement, Barclays avait vendu iShares à CVC pour 4,4 milliards de dollars (3,1 milliards d'euros), mais une clause lui permettait de revenir sur sa promesse jusqu'au 18 juin. Désormais, CVC a le droit de faire une contre-offre dans les cinq jours (jusqu'à jeudi), ou à défaut touchera une compensation de 175 millions de dollars.
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