Alors que nombre d'observateurs ont vu dans la crise la fin du modèle low-cost, Euler Hermes prend le contre-pied. Dans une étude sur le transport aérien et l'aéronautique publiée vendredi, le numéro un de l'assurance-crédit en France et à l'international estime au contraire que " ce modèle perdurera " car les compagnies, qui l'appliquent, sont " désormais bien installées dans le ciel mondial ". Néanmoins cette survie passera, selon le responsable de l'étude Nicolas Lioret, " par des rapprochements ou des alliances " renforcées, ainsi que par des " restructurations plus ou moins douloureuses ". Ceci parce que les compagnies à bas coûts sont plus sensibles à la cherté du prix du kérosène que les transporteurs traditionnels. (Le baril représente 41 % des charges pour les premiers et 25 % pour les seconds.) Mais aussi à l'impact de la hausse des prix du billet sur la demande. Deux points souvent avancés par les tenants de la fin du modèle low-cost. Affirmer qu'un modèle est mieux armé que l'autre pour surmonter la crise apparaît hasardeuxUNE RAPIDE CONSOLIDATIONTant chez les low-cost que chez les acteurs traditionnels, des mastodontes sortiront renforcés de la crise : en Europe, Ryanair et EasyJet chez les premiers, Air France-KLM et Lufthansa chez les seconds. Il y a aussi, dans les deux catégories, une multitude d'acteurs qui seront en difficultés, voire qui disparaîtront. Alitalia, Austrian Airlines chez les traditionnelles et la multitude depetites low-cost de l'autre, qui ne bénéficient pas d'aides de l'État-actionnaire. Pour cette raison, la consolidation du ciel low-cost risque d'être plus rapide que celui des opérateurs traditionnels. Pas suffisant pour justifier la fin d'un modèle. Au contraire. Que 30 % du marché européen soient aux mains de soixante low-cost ou d'une poignée, l'impact sera toujours le même pour les acteurs classiques : 30 % du marché leur échapperont.

latribune.fr

27 Oct 2008, 5:20

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