Un Français prend la tête de la Bourse de Londres

Il était le favori, et c'est désormais officiel?: Xavier Rolet, récemment directeur de Lehman Brothers en France, va diriger la Bourse de Londres. Il va rejoindre son conseil d'administration le 16 mars et succéder le 20 mai à Clara Furse, en place depuis huit ans. « J'ai été approché formellement au quatrième trimestre 2008, explique-t-il à ?La Tribune?. Mais je n'étais pas surpris d'être contacté. » L'homme, âgé de 49 ans, connaît en effet bien la Bourse de Londres, ayant été depuis plusieurs années président de son groupe de conseil stratégique. Xavier Rolet prend cependant la tête d'une Bourse qui connaît des difficultés. Depuis sa prise de fonctions, Clara Furse a passé l'essentiel de son temps à contrer des OPA hostiles. Pendant ce temps-là, les autres Bourses mondiales se sont liguées sous forme de blocs. De plus, la Bourse de Londres a manqué le rachat de la plate-forme de produits dérivés Liffe en 2001. Enfin, une concurrence émerge depuis peu avec l'arrivée des plates-formes telles que Turquoise ou Chi-X. Mais Xavier Rolet se refuse à toute critique de Clara Furse, rappelant que « la Bourse de Londres est faussement perçue comme typiquement britannique, alors qu'elle est internationale ». Elle a notamment racheté la Bourse de Milan. La nomination était plutôt bien reçue par les analystes. « Xavier Rolet a l'avantage d'avoir longtemps été de l'autre côté de la barrière », estime Andrew Mitchell, analyste à Fox Pitt Kelton. Le Français a en effet enchaîné les emplois en charge des marchés actions chez Goldman Sachs, CSFB, Bayerische Vereinsbank, Dresdner Kleinwort Benson et enfin Lehman Brothers depuis l'an 2000. la décision fait un déçuMais la décision de la Bourse de Londres fait un déçu, Massimo Capuano, l'actuel numéro deux du LSE. Une source bancaire à Milan indique qu'il restera à son poste si, dans le nouvel organigramme, ses responsabilités sont augmentées. « Capuano n'a pas la valise à la main mais il est encore trop tôt pour savoir ce qu'il fera au bout du compte », explique ce banquier milanais. Xavier Rolet réplique qu'il « a le plus grand respect et une très forte amiti頻 pour l'Italien. Quant au symbole d'avoir un Français à la tête d'une vénérable institution britannique, Xavier Rolet écarte le sujet du revers de la main. « Même en estimant que je suis encore Français, après dix ans aux États-Unis et vingt ans en Grande-Bretagne, ma nationalité n'a eu aucune importance. La seule chose qui comptait dans le processus d'embauche était les compétences. »Éric Albert, à Londres, et Franck Paul Weber, à Rome
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