AstraZeneca cède sa chimie à Dunkerque

AstraZeneca poursuit l'externalisation de sa production. Deux ans après la vente de l'usine de Monts (Touraine) au suédois Recip Pharma, le laboratoire anglo-suédois va céder le pôle chimie de l'une de ses deux dernières usines françaises, celle de Dunkerque. « Cette opération a lieu sans perte d'emplois ni transfert de production a l'étranger », précise à « La Tribune » le président France d'AstraZeneca, Robert Dahan. Les négociations, commencées en février, ont abouti hier à la reprise de 145 salariés par le groupe français Minakem (75 millions d'euros de chiffre d'affaires), pour un montant non précisé. Ce sous-traitant pharmaceutique, également basé dans le Nord, reprend la fabrication de principes actifs pour deux produits d'AstraZeneca : l'anti-ulcéreux Nexium, premier médicament du laboratoire (5,2 milliards de dollars de ventes l'an dernier) et le traitement contre l'asthme Symbicort (2 milliards de dollars). De quoi générer 30 millions d'euros de revenus supplémentaires pour Minakem, tenu par son accord d'assurer la production pour AstraZeneca pendant au moins six ans. Le laboratoire anglo-suédois conserve en revanche son unité pharmaceutique à Dunkerque, qui emploie un peu plus de 300 personnes et fabrique la forme finale du traitement Symbicort, sous forme d'aérosols doseurs. Ces aérosols, très techniques, restent « stratégiques » pour AstraZeneca ? au contraire des activités de chimie.direction optimisteDes interrogations subsistent cependant chez les salariés. Les syndicats soulignent que le pôle chimie de Dunkerque employait au total 250 personnes. « La cession a impliqué le transfert d'une centaine de salariés vers le pôle pharmacie. Nous craignons un problème de sureffectif », précise un syndicaliste. En fait, le site est déjà sous le coup d'un plan de suppressions de 95 postes depuis l'automne dernier. « Nous avons eu une soixantaine de départs mais il reste 30 à 35 personnes en surnombre », note le syndicaliste. La direction se veut optimiste : la version du Symbicort commercialisée aux États-Unis sous forme d'aérosols doseurs attend son autorisation de mise sur le marché pour l'Europe. « Si ses perspectives se concrétisent, il pourrait y avoir une augmentation des volumes et donc de l'activité à Dunkerque », estime Robert Dahan.AUDREY TONNELIER
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