La revanche est particulièrement douce pour la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd). Entamant aujourd'hui à Londres son assemblée générale annuelle, l'institution a retrouvé un rôle clé, selon Thomas Mirow, son président qui a succédé l'an dernier au français Jean Lemierre : « Il y a un an, les discussions étaient de savoir si la Berd était allée trop loin dans ses interventions, ou combien de temps elle serait encore nécessaire. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. »Face à la brutalité de la crise dans les 30 pays couverts par la Berd (de l'Europe de l'Est au Kazakhstan en passant par la Russie), l'institution a dû jouer les pompiers de service. Elle a décidé de fortement augmenter ses investissements, venant au secours des banques là où les États n'ont pas les moyens d'intervenir. Elle a acquis le quart de Parex, une banque de Lettonie, prêté 200 millions d'euros à OTP Bank, le premier prêteur hongrois, ou fourni 25 millions d'euros à la banque russe Center-Invest. « La Berd est l'une des rares institutions avec un capital substantiel encore disponible pour l'Europe émergente », estime John-Paul Warszewski, de Nomura International.intervention coûteuseCette année, ses investissements vont donc atteindre un record de 7 milliards d'euros, une hausse de 37 % par rapport à 2008. Près de la moitié ira au secteur financier. Mais ces interventions ont un coût : la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a enregistré l'an dernier sa première perte en dix ans, à 602 millions d'euros.D'où la question, qui commence à se faire insistante : la Berd, qui dispose d'un capital propre de 20 milliards d'euros, va-t-elle avoir besoin de fonds supplémentaires, à l'instar du FMI ? Lors du sommet du G20 à Londres début avril, il a été décidé de se pencher sur la question. Thomas Mirow écarte le problème : « Si nous poursuivons nos investissements au même rythme, nous pouvons continuer longtemps sans capitaux supplémentaires. » augmentation de capitalMais il ajoute que la question pourrait se poser si ses « actionnaires » (les 60 pays qui financent l'institution) désirent accroître très fortement son intervention. « C'est à eux de décider. » Le président de la Berd précise qu'une possible augmentation de capital ne sera pas décidée ce week-end, mais que le sujet pourrait être abordé. Étant donné que l'institution est le premier investisseur de la région, l'avenir des pays de l'Est pourrait en dépendre.
La crise redonne du crédit à la Berd
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