« BlackRock a de fortes opportunités de croissance en France »

Barclays a annoncé vendredi la vente de Barclays Global Investors, sa branche de gestion d'actifs, à l'américain Black­Rock, pour 13,5 milliards de dollars (9,6 milliards d'euros). Si cette cession permet à Barclays de renforcer ses fonds propres, elle symbolise aussi la consolidation qui se dessine dans la gestion d'actifs.Vous achetez Barclays Global Inves­tors pour 13,5 milliards de dollars. C'est nettement au-dessus des 10 milliards auxquels cette activité était estimée. N'est-ce pas trop cher ?Le prix qui avait circulé initialement dans la presse venait de gens qui ne connaissaient rien à ce métier. Cela fait vingt ans que nous faisons de la gestion d'actifs et nous savons que nous payons le prix approprié. De plus, nous payons la moitié en actions, et Barclays a bénéficié de la hausse du titre Black­Rock ces derniers temps.Qu'espérez-vous tirer de l'acquisition de BGI ? Quelle est votre stratégie ?Cela diversifie nos produits. Nous sommes très présents dans les fonds mutuels, tandis que BGI est très présent dans les ETF [produits de gestion indicielle, Ndlr]. Nous faisons essentiellement de la gestion active, tandis que BGI est plus présent sur la gestion passive. Or nos clients veulent pouvoir travailler avec des sociétés qui leur offrent tous les services. L'acquisition de BGI nous donne la taille nécessaire pour répondre à leurs besoins. Nous avons aussi BlackRock Solutions [branche d'évaluation et de gestion des risques des investissements, Ndlr]. Le tout nous permet de disposer d'une formidable plate-forme de services. Enfin, nous passons un accord de distribution avec le réseau de gestion de fortune de Barclays.En quoi est-ce que la taille des encours est importante ? Pourquoi cette course à la taille ?Pendant la crise, de nombreux gérants n'arrivaient pas à faire face aux soudains retraits de l'argent des investisseurs. Ils n'ont pas réussi à trouver l'argent nécessaire. De notre côté, nous avons fait face sans aucun problème à la tempête et aux retraits des investisseurs.D'une certaine façon, ne bénéficiez-vous pas de la crise ? BGI n'aurait jamais été mise en vente sans les turbulences financières?Oui, peut-être. BGI aurait pu ne pas être mis en vente. Mais Barclays n'aurait pas pu bénéficier de l'acquisition de Lehman Brothers non plus.Avec BGI, vous achetez surtout iShares, le leader mondial des ETF, des produits cotés qui reproduisent des indices. Pensez-vous que la croissance des ETF va continuer ?Je crois que nous n'en sommes qu'au début de la croissance des ETF. Il est important pour nous d'être parmi les premiers à être présents sur un secteur qui promet de connaître une croissance encore plus rapide.Les fusions dans le secteur de la gestion d'actifs se sont multipliées ces derniers temps. Pensez-vous que cela continuera ?Oui, cela va continuer. Mais les fusions sont difficiles à réaliser dans ce secteur. L'acquisition de sociétés de gestion, c'est d'abord l'achat d'équipes d'hommes et de femmes, et ce n'est pas toujours facile de bien les intégrer. Donc, les fusions sont restreintes par la capacité à bien les exécuter.Pensez-vous participer à cette consolidation ?Non, pour l'instant, je ne veux pas mener d'autres acquisitions. Je vais me concentrer sur l'intégration de BGI. L'intégration de Merrill Lynch Investment Managers [en 2006, Ndlr] avait pris un an. J'espère cette fois-ci que cela pourra aller un peu plus vite.Quelles opportunités voyez-vous pour BlackRock en France ?Il y a de fortes opportunités de croissance en France. Nous pouvons grandir plus vite qu'avant parce que BGI est désormais indépendant [c'est-à-dire n'appartenant plus à une banque, Ndlr]. Nous pouvons donc distribuer nos produits partout, alors que BGI était forcément limité. Dans la mesure où BGI appartenait à Barclays, la distribution de ses produits chez des banques concurrentes n'était pas possible.Vous avez créé BlackRock il y a vingt ans. Vous êtes aujourd'hui numéro un au monde. Quelle est votre recette ?Le secret est de savoir se concentrer sur la qualité de ses équipes, et de savoir toujours donner la priorité aux clients. Je suis plus fier d'avoir su apporter les solutions que mes clients demandaient que d'avoir atteint ce rang de numéro un. nLe secret est de savoir se concentrer sur la qualité de ses équipes, et de savoir toujours donner la priorité aux clients.
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