La fonction « négociation » au c ? ur des préoccupations des gérants

églementation La directive européenne sur les instruments financiers, dite MIF, impose aux sociétés de gestion de se donner les moyens d'exécuter leurs ordres au mieux de l'intérêt de leurs clients. Pour cela, elles doivent veiller à ce que les ordres passés par les gérants répondent au double principe de « best selection » (choix de la bonne place de marché et de l'intermédiaire adapté) et de « best execution » (choix de la meilleure formule de passation d'ordre). Face à ces obligations, les sociétés de gestion doivent se doter d'équipes compétentes et d'outils adéquats.« À ce jour, deux solutions optimales s'offrent à ces acteurs. Soit ils disposent d'une table de négociation en interne, totalement intégrée ou filialisée. C'est le cas pour l'ensemble des grands groupes de gestion d'actifs. Soit ils externalisent la fonction, mais, pour l'heure, les acteurs proposant ce service sont très peu nombreux », explique Thierry Decourrière, associé d'Eurogroup Consulting Alliance, cabinet de conseil indépendant en organisation et en management (voir tableau). Il reste une troisième option qui est de confier, comme à l'accoutumée, cette fonction aux gérants. « Certes, nous avons pratiqué de cette manière par le passé, mais assurer la meilleure exécution possible des ordres n'est pas le métier des gérants, surtout au regard des contraintes réglementaires, opérationnelles et informationnelles imposées par la MIF », explique Isabelle Delattre, directrice des gestions de Raymond James Asset Management International. Il y a deux ans, cette société fut la toute première en France à externaliser la fonction « table de négociation ». nécessaire pédagogie« La transition s'est faite rapidement, ajoute-t-elle. Nous continuons de travailler avec les mêmes brokers qu'auparavant. Il a été nécessaire de sensibiliser les différentes parties prenantes au nouveau mode de fonctionnement. »L'industrie de la gestion d'actifs mesure l'importance du défi posé et s'organise soit en ayant recours à l'externalisation (à partir de 300 millions d'euros d'encours gérés), soit en se dotant d'une structure interne. Dans ce cas, Eurogroup note que chaque acteur s'équipe en fonction de ses besoins. Certains créent un département spécifique dédié à la réception et à la transmission d'ordre. D'autres créent des entités autonomes, sous la forme d'entreprises d'investissement soumises à l'agrément du Cecei (Comité des établissements de crédit et des entreprises d'investissement) et surveillées par l'AMF (Autorité des marchés financiers) ou sous la forme d'établissement de crédit soumises à l'agrément du Cecei et à la réglementation Bâle II et surveillées par la Commission bancaire. Cette dernière formule est notamment retenue si la table en question a pour objet d'être contrepartie sur des opérations de prêts-emprunts de titres.Quelle que soit la solution adoptée, les sociétés de gestion doivent aujourd'hui prendre les dispositions nécessaires, ne serait-ce que pour répondre aux exigences formulées par leurs clients, notamment en termes de reporting. « Le recours à une table de négociation apparaît en effet de plus en plus comme un facteur discriminant dans le cadre des appels d'offres », confirme Thierry Decourrière. Impossible donc pour les acteurs du secteur de faire l'impasse sur la question. n
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