Des places boursières toujours fébriles

Sur toutes les places boursières, la semaine écoulée à la veille du grand rendez-vous du G20 à Washington n'a connu qu'une constante?: la volatilité. Wall Street, la première, s'est distinguée. Ainsi, l'indice VIX mesurant la volatilité implicite des actions de l'indice S&P 500 est repassé nettement au-dessus de la barre des 60 % (voir graphique). Les trois dernières journées de cotation ont d'ailleurs connu de brusques à-coups avec une baisse du Dow Jones de 4,73 % mercredi sous le coup du revirement du secrétaire au Trésor de l'administration Bush qui a décidé de ne plus reprendre les actifs toxiques des banques. Mais alors que le jeudi l'indice a enfoncé le seuil des 8.000 points au moment le plus critique, les actions américaines se sont littéralement envolées pour terminer la séance sur un gain de 6,7 %, le Dow Jones reprenant alors plus de 900 points en quelques heures. Une réaction due à des achats à bon compte (« bottom fishing ») de la part des gestions institutionnelles qui estiment que l'effet redoutable des ventes de liquidation des hedge funds touche à sa fin? courant vendeurMais la dernière séance de la semaine a encore été secouée par un courant vendeur que n'alimentaient pas seulement de rapides prises de bénéfices. Ce sont les ventes au détail américaines qui une fois de plus ont refréné les ardeurs des investisseurs?: elles ont reculé en octobre de 2,8 %. C'est la plus forte baisse de cet indice depuis son lancement en 1992, au-delà de ce qu'attendaient les économistes. Si forte qu'elle a occulté le regain de confiance des consommateurs américains, selon l'indice mesuré par l'Université du Michigan, alors que les analystes tablaient sur une poursuite de la montée de leur pessimisme. Les marchés émergents, comme souvent, suspendus à la conjoncture américaine ont également été soumis à rude épreuve et le plan chinois de 600 milliards de dollars annoncé le week-end dernier a fait long feu. Celui-ci avait un moment soutenu le pétrole qui n'a pas tardé, sous le coup des nouvelles révisions de l'AIE, à refluer vers de nouveaux plus-bas de près de 2 ans, tombant même un moment sous les 55 dollars sur le Nymex. Et si le baril de brut léger américain parvenait à remonter à 56,56 dollars hier soir, c'est en partie car l'Opep avait confirmé une réunion d'urgence le 29 novembre. L'Europe boursière n'a pas non plus fait preuve d'une orientation établie, tout juste les sinusoïdes des indices ont-elles été de moindre ampleur. Et comme les velléités de rebond affichées vendredi matin par le Vieux Continent ont été contrecarrées par le fort repli des indices américains, le bilan hebdomadaire ressort en sensible retrait. À l'issue d'un modeste gain de 0,67 % à 3.291,47 points vendredi, le CAC 40 affiche un recul de 5,12 % sur cinq séances. Ce qui est à peine moins que le DJ Stoxx en repli de 6,31 %, à l'issue de sa reprise de 0,82 % lors de la dernière séance. Plus résistants, le DAX francfortois n'a cédé que 4,62 % et le Footsie londonien n'a perdu que 3,51 %. Mais cette résistance a un prix qui est celui de la glissade.
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