Le marché exige la rigueur budgétaire

chronique des tauxLa faillite des grands États n'est plus une perspective lointaine ni un débat académique réservé aux analystes. Le sujet commence à passer dans le discours des hommes politiques. En Italie, signale l'hebdomadaire britannique « The Economist », le ministre de la Santé explique qu'il faut des restrictions budgétaires à cause du niveau de la dette publique et du risque de défaut. Le mot est prononcé. Le ministre des Finances italien confirme que la question n'est plus la limite fixée par le traité de Maastricht, mais la réaction du marché. On le voit déjà dans les conditions de marché puisque le Trésor italien emprunte sur dix ans à 4,60 % l'an quand le Trésor allemand emprunte à 3,20 %. Dans la zone euro, la méfiance des investisseurs se traduit par des taux plus élevés. Hors zone euro, elle se traduit par des mouvements sur les changes, comme dans le cas de la Grande-Bretagne dont la monnaie a perdu 10 % en quelques semaines. En bref, le marché se réveille, et l'affaire devient sérieuse. Si un jour les investisseurs ne veulent plus prêter à un grand État, il y a peu de solutions pour éviter le défaut. La taille n'est pas une protection, au contraire. Le FMI a les moyens de sauver la Hongrie ou l'Islande, pas l'Italie, la Grande-Bretagne ou les États-Unis. Il faut donc à tout prix rassurer les investisseurs, et, pour cela, il vaut mieux tenter de rétablir l'équilibre du budget. C'est pour cela que les politiques de relance aux États-Unis et en Grande-Bretagne sont suicidaires. On sait que le gouvernement américain veut non seulement sauver les banques, ce qu'on peut comprendre au vu du risque systémique qu'elles font courir, mais aussi se substituer aux banques et financer l'ensemble de l'économie, en commençant par le marché immobilier. Le but serait de faire baisser d'un point de pourcentage le taux d'intérêt sur les crédits hypothécaires aux particuliers. Pour réussir, ce genre d'action doit être massif et va donc creuser un déficit budgétaire qui sera incontrôlable. En Grande-Bretagne, la politique est de baisser la TVA, sans se soucier d'équilibre budgétaire. La réaction du marché obligataire va être très négative pour la dette publique américaine et britannique. nla question n'est plus la limite fixée par le traité de Maastricht, mais la réaction du marché.++BSD ++BaliseNePasSupprimer NePas supprimer++BSF ++
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.