Schaeffler obtient 12 milliards de ses banques

équipement autoSchaeffler est sauvé. L'équipementier automobile allemand a annoncé hier avoir trouvé un accord avec ses créanciers pour assurer son financement à moyen terme. Les 5 banques concernées (Commerzbank, UBS, LBBW, RBS et Unicredit) ont accordé 12 milliards d'euros au groupe en deux tranches?: la première, d'une maturité de quatre ans et demi, sera attribuée aux filiales opérationnelles, tandis que la seconde, d'une maturité de six ans, sera accordée au holding. En retour, le groupe devra mettre en place une « structure orientée vers le marché des capitaux », autrement dit, changer de forme juridique. Schaeffler est actuellement, comme beaucoup d'empires familiaux outre-Rhin, une société à commandite par actions, statut qui assure beaucoup plus de pouvoir aux actionnaires de référence que celui de la société par actions. D'ici un an, le groupe pourrait adopter cette dernière forme juridique.emporté par son ambitionAvec cet accord, Schaeffler ne risque plus de se retrouver à court de liquidité et il voit son horizon se dégager, après avoir failli être emporté par son ambition. Voici un an, lorsqu'il a décidé à la surprise générale de racheter Continental, Schaeffler était pourtant un groupe sain. Mais il a dû s'endetter à hauteur de 12 milliards d'euros pour financer l'opération, et la crise a progressivement rendu cette charge trop lourde. D'autant que Continental, racheté en janvier, est lui aussi très endetté (10 milliards d'euros) et qu'il ne se laissait pas dicter sa stratégie par son nouvel actionnaire. Avec cette lutte de pouvoir, le nouvel ensemble semblait avoir peu d'avenir. Mais, la semaine dernière, un compromis a été trouvé et c'est un homme de Schaeffler, Elmar Degenhart, qui a pris les rênes de Continental. Schaeffler a, en retour, accepté une augmentation de capital de sa filiale de 1,5 milliard d'euros. Les deux groupes devraient désormais pouvoir coopérer et c'est sans doute ce qui a convaincu les banques ? outre la crainte d'être obligées de passer de fortes dépréciations dans leurs comptes en cas de faillite ? d'accorder de l'air à Schaeffler. Reste désormais à construire un groupe cohérent et rentable.Romaric Godin, à Francfort
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