ARM défie Intel dans les puces pour terminaux mobiles

emi-conducteursAvec l'annonce du développement de son système d'exploitation Chrome OS, Google a lancé une bataille frontale contre Microsoft. Il a révélé un autre enjeu concurrentiel moins remarqué, mais tout aussi majeur, dans le domaine des puces, entre le géant Intel et son petit rival ARM. La petite phrase du géant d'Internet ? « Google Chrome OS fonctionnera à la fois sur des microprocesseurs X86 [architecture historique d'Intel, Ndlr] et ARM » ? soulève rien moins que la question de l'avenir des microprocesseurs équipant les ordinateurs de demain, quelle que soit la forme qu'ils prendront.La convergence grandissante entre ordinateurs et téléphones mobiles place en situation de rivalité croissante Intel, le Goliath de l'histoire, et ARM, le David. Jusqu'ici, les deux entreprises avaient chacune leur domaine réservé. À la britannique ARM ? 300 millions de livres sterling de chiffre d'affaires en 2008 (moins de 500 millions de dollars) ?, inconnue du grand public, le design des puces équipant plus de 95 % des téléphones portables dans le monde, qui sont fabriquées par les Qualcomm, et autres STMicro? À Intel ? 37,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2008 ?, les microprocesseurs équipant quatre ordinateurs sur cinq dans le monde, mais qui n'ont jamais réussi à percer dans le mobile.Le brouillage des frontières entre ordinateurs portables et téléphones mobiles devrait faire évoluer ces positions. Les premières frictions ont été ressenties sur le segment des ordinateurs ultraportables, ou netbooks, seule partie du marché des PC en croissance actuellement. Au dernier salon Computex de Taiwan, plusieurs constructeurs informatiques ont ainsi officialisé leur volonté de lancer des netbooks fonctionnant avec des puces dessinées par ARM et du logiciel libre, alors que le processeur Atom d'Intel équipe aujourd'hui une écrasante majorité de netbooks. De son côté, Intel a annoncé un partenariat avec le numéro un mondial du mobile Nokia visant à « élaborer de nouvelles architectures d'objets nomades » au-delà des netbooks et des smartphones.enjeux D'un point de vue technologique, les enjeux pour les deux entreprises sont en fait convergents. Pour ARM, il s'agit d'accroître la puissance de calcul de ses puces tout en maintenant la très faible consommation d'énergie qui a fait leur succès. Intel doit, quant à lui, optimiser la consommation de ses processeurs beaucoup plus puissants que ceux d'ARM, mais moins économes, résume Francis Sideco, analyste du cabinet de conseil iSuppli.Mais ARM doit également relever un autre défi : favoriser le développement autour de ses puces d'un écosystème logiciel encourageant les constructeurs à implanter ses produits. ARM a gagné des soutiens de poids avec Google, ainsi qu'avec d'Adobe, l'éditeur des lecteurs Flash et PDF, qui retravaille ses logiciels pour qu'ils fonctionnent sur ses puces. Il manque encore à l'entreprise britannique un partenaire crucial pour s'imposer comme une vraie alternative : Microsoft, dont le nouveau système d'exploitation Windows 7 ne fonctionnera pas sur des puces ARM. Olivier Hensge
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.