SOPHIE SANCHEZLa promotion immobilière, qui a connu en 2008 un effondrement, caresse l'espoir d'une reprise. Aménageurs lotisseurs, promoteurs, banquiers spécialisés dans l'immobilier constatent tous un réveil du marché. Ainsi, le Crédit Foncier, qui revendique le rang de premier prêteur sur le marché du prêt à taux zéro (PTZ), a enregistré au premier trimestre un bond de 24 % de la demande de crédits immobiliers des particuliers par rapport au premier trimestre 2008. Le promoteur immobilier Promogim, qui a réalisé, en 2008, 540 millions d'euros de chiffre d'affaires en termes de réservations pour 75,5 millions d'euros de bénéfice net, constate de son côté une reprise vigoureuse de l'activité depuis janvier. Le groupe de Christian Rolloy a enregistré 1.170 réservations sur les quatre premiers mois de 2009, contre 246 sur les quatre derniers mois de 2008. Les taux de désistement sont revenus à 14 %, contre plus de 30 % en 2008. Au niveau national, Guy Portmann, le président du groupe France Terre, qui est à la fois promoteur et aménageur lotisseur, estime que les ventes des promoteurs au premier trimestre devraient probablement se situer entre 26.000 et 30.000 contre 15.000 à 16.000 au dernier trimestre 2008.Le logement neuf bénéficie à plein de l'effet conjugué de la baisse des taux d'intérêt, qui sont revenus à 4,3 % en moyenne hors assurance en avril selon Crédit Logement, et du reflux des prix que Christian Rolloy chiffre « à 5 % à 15 % dans le neuf par rapport aux sommets de 2007 ». En outre, les mesures du plan de relance [le dispositif d'investissement locatif Scellier, qui permet d'économiser 8.333 euros par an, et le doublement du PTZ dans le neuf, destiné aux primo-accédants, Ndlr] ont un effet puissant. « Le plan de relance a le mérite de s'appuyer sur des dispositifs de crédits existants, de donner la main aux collectivités territoriales et de viser le segment du marché où il y a une vraie demande, la primo-accession », analyse le directeur général du Crédit Foncier, François Blancard. « La solvabilité des ménages n'a jamais été aussi excellente », renchérit Michel Mouillart, professeur à Paris X Nanterre.MéfianceToute la question est de savoir si ce réveil du marché va être durable et si les ménages ne risquent pas d'être bridés par la crainte de la remontée du chômage. Tout en constatant une hausse de 12 % de ses réservations de logements neufs au premier trimestre, le PDG du promoteur immobilier Nexity, Alain Dinin, prévenait le 12 mai dernier qu'il fallait « se garder de tout optimisme excessif : la récession économique et la montée du chômage, rapide, pourraient briser cette dynamique » retrouvée. nLes premiers signaux d'une fin de la dégradation du marché se profilent.Immobilier neuf : prémices de reprise

latribune.fr

03 Juin 2009, 1:41

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