Pendant la crise, les " affaires " continuent

En matière d'affaires, la politique ne connaît pas les saints du calendrier. Samedi, jour de la Saint-Luc, c'était la Saint-Dominique... Dominique Strauss-Kahn et Dominique de Villepin, visés l'un par une enquête de moeurs au FMI et le second par les éternelles rumeurs déferlantes sur la constitution d'un " cabinet noir " à l'Élysée du temps de Jacques Chirac.En France, l'embarras domine à gauche comme à droite face aux éventuelles conséquences politiques de l'affaire DSK, qui survient au moment où le Fonds pourrait, sous sa direction, être appelé à jouer un rôle de premier plan dans une éventuelle réforme du système financier mondial. " J'espère qu'il sera blanchi, sinon, pour la réputation du sérieux et de la compétence de la France, ce serait très embêtant ", a dit Ségolène Royal hier.Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a souhaité attendre les conclusions de l'enquête interne au FMI et a souligné que DSK avait été un responsable " à la hauteur des événements " pendant la crise financière. Reste que la stratégie de l'ancien ministre de l'Économie, conquérir un blason international avant un possible retour pour la présidentielle de 2012, risque d'être un temps contrariée. " La fonction de roue de secours vient de prendre un coup de couteau ", analyse un responsable PS.JUSQU'AU-BOUTISTEPour Dominique de Villepin, le chemin de croix de l'affaire Clearstream est loin d'être achevé. Cet été, l'ancien Premier ministre avait pourtant caressé l'espoir d'un non-lieu et s'était félicité des signes de détente affichés par Nicolas Sarkozy. Mais la détermination du chef de l'État, qui s'est porté partie civile dans le dossier concernant les faux listings bancaires, est intacte et son éternel rival a été renvoyé en correctionnelle. " Le président veut savoir la vérité et il ira jusqu'au bout ", indique-t-on à l'Élysée. La rafale de dépôts de plainte dans l'affaire des " carnets " de l'ancien directeur des Renseignements généraux Yves Bertrand ajoute au climat de règlements de comptes entre sarkozystes et chiraquiens.À l'Élysée, on souligne que Nicolas Sarkozy a mis fin à la pratique des " notes blanches ", ces documents de dénonciation anonymes, tandis que Dominique de Villepin répète qu'il n'y a jamais eu de " cabinet noir " sous la présidence Chirac et rappelle que les officines ont toujours existé et existent toujours comme le démontre l'espionnage récent du dirigeant trotskiste Olivier Besancenot. La multiplication des affaires en temps de crise n'est en tout cas pas un bon signe de vitalité démocratique.
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