Le Salon international de l'agrolimentaire 2008 (Sial) qui se tient jusqu'à jeudi prochain au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte est l'occasion pour les professionnels de présenter leurs innovations, mais aussi d'échanger sur leurs inquiétudes face aux actuelles tensions sur le marché de la consommation.Pour sa part, la société Hénaff n'échappe à pas à l'atonie actuelle des marchés. Le célèbre pâté des marins enregistre une croissance quasi nulle pour l'année 2008, tandis que l'autre produit vedette de l'entreprise, les saucisses fraîches, voit ses ventes augmenter d'un peu moins de 20 %, " ce qui est une performance compte tenu de la conjoncture, mais reste en deçà de nos espérances ", regrette Loïc Hénaff, directeur marketing de l'entreprise dirigée par son père, Jean-Jacques.Au Sial, Hénaff présente notamment un nouveau conditionnement de ses produits sous forme de verrines nommées " Coeur de sandwich ", une préparation destinée, comme son nom l'indique, aux sandwichs, un segment en croissance. " Nous allons d'ailleurs y recevoir une récompense "tendance et innovation"sur cette nouveauté, présentée à la grande et moyenne distribution depuis six mois. "UN MARCHE TRES ENCOMBREUne distinction bienvenue carlancer un nouveau produit sur le marché très encombré de la grande consommation relève de la gageure : nombreuses sont les innovations vite oubliées. Elle contribue en outre à conforter la marque Hénaff dont les pâtés sont dans la catégorie des assortiments indispensables des grandes surfaces. " C'est aussi l'objectif que nous nous fixons pour nos saucisses fraîches, 20 % de notre activité, qui en l'espace de dix ans ont conquis la Bretagne ", affirment les dirigeants.Avec 49 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2007, l'entreprise familiale est largement leader sur le marché des pâtés et rillettes appertisés, devant son challenger, William Saurin. Pour garder son attractivité, au-delà des nouveautés et des promotions, la PME bretonne entend bien entretenir un " lien de confiance " avec le ­consommateur, " grâce à la traçabilité et notre attachement profond à la sécurité alimentaire, souligne Jean-Jacques Hénaff. Le consommateur peut accepter la déception face à un produit, mais pas la tromperie. "Le Sial sera également pour la société nichée dans le pays bigouden, à Pouldreuzic (Finistère), l'occasion de renouer des contacts avec ses clients aux États-Unis. En avril dernier, Hénaff a retrouvé l'agrément de l'administration américaine (FDA) pour vendre des produits alimentaires outre-Atlantique. Une autorisation perdue il y a cinq ans sur fond de tensions géopolitiques et de différences de normes avec les États-Unis. La semaine dernière a donc pu démarrer un cycle de production de pâtés dans la petite boîte bleue pour un client américain." L'exportation représente un peu moins de 10 % de notre activité, mais notre expertise est réelle et nous souhaitons développer, en partenariat avec d'autres entreprises agroalimentaires, nos réseaux à l'étranger ", indique Jean-Jacques Hénaff. À noter par ailleurs que la PME vient d'investir 1 million d'euros dans une station biologique de traitement de ses effluents (lire encadré).Une station d'épuration biologiqueLa station d'épuration biologique pour le traitement de ses effluents dont vient de se doter Hénaff représente un investissement " supérieur à 1 million d'euros ". Elle pourrait satisfaire les besoins d'une ville de 6.000 habitants. " En hiver, saison où il pleut beaucoup, l'eau épurée est renvoyée directement dans un ruisseau à 2 km de l'usine avec un stockage des boues dans un silo, explique Jean-Jacques Hénaff. En été, les boues et l'eau sont, via un réseau de tuyaux qui existe depuis longtemps, épandues directement dans les champs des agriculteurs. " Cette démarche anticipe une obligation réglementaire. Depuis plusieurs années, la PME publie un carnet de bord environnemental mis à disposition des médias, des collectivités et des habitants. Il mesure, sous la forme d'indicateurs, l'impact de l'entreprise sur son environnement immédiat, indique l'ensemble de sa production et sa consommation d'eau, d'électricité, de gaz, et comptabilise sa production de déchets.

latribune.fr

01 Nov 2008, 1:36

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