L'alerte orange sur le dollar est maintenue

L'entrée dans la trêve des confiseurs s'annonce plutôt comme la semaine de tous les dangers sur le marché des changes, qui vient de terminer cinq jours de folie. Le dollar a connu un renversement de tendance d'une exceptionnelle brutalité, la livre sterling a carrément perdu pied, tandis que le yen amplifiait sa fulgurante ascension (lire ci-dessous). Mais c'est indiscutablement le billet vert qui a semé la chienlit.timides optimistesLa séance de vendredi, marquée par une accalmie, pourrait n'être qu'un trompe-l'?il, car les très étroits marchés de fin d'année sont propices à des décalages de grande amplitude, à l'instar de ceux observés au cours des dernières séances. L'opération coup de poing de la Réserve fédérale américaine, qui, en abaissant ses taux mardi, a adopté une fourchette d'encadrement du taux au jour le jour allant de 0 % à 0,25 %, a provoqué une fuite devant la monnaie, qui s'était amorcée durant les séances précédant sa dernière réunion de l'année. Le billet vert avait commencé par sortir par le bas de l'étroite fourchette de fluctuation dans laquelle il était enserré depuis la fin octobre. En cassant le support de 1,3115, il a ouvert un boulevard aux vendeurs, qui n'avaient toujours pas digéré le choc de la reprise foudroyante du dollar en plein été, que personne n'avait anticipée. En cinq jours, le billet vert est passé de 1,29 pour un euro à 1,4720 jeudi. Au passage, il a accusé mercredi sa plus forte baisse en séance depuis la naissance de la monnaie unique, il y a dix ans. À la veille du week-end, deux éléments ont tempéré l'ardeur des « ours » et permis au dollar de remonter jusqu'à 1,3880. Les acteurs du marché des changes ont fini par prendre en compte une information diffusée la veille?: la chute de l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne ? le baromètre de la santé de la zone euro ? à son plus bas niveau historique, accréditant les prévisions de récession marquée dans l'Europe des Quinze au premier semestre 2009. Ils ont également analysé le comportement de la BCE qui, jeudi, a « normalis頻 la fourchette d'encadrement de son taux directeur, en restaurant à 200 points de base le corridor qu'elle avait réduit à 100 points de base le 9 octobre. Son objectif prioritaire était certes de dissuader les banques de déposer un maximum de fonds à son guichet. Mais elle tentait aussi d'endiguer l'afflux de capitaux fuyant les dépôts en dollars au profit de dépôts en euros, responsables de l'effondrement du billet vert.La nervosité est remontée d'un cran, ce qui donne lieu à un grand écart sur les prévisions concernant l'avenir immédiat. Les Cassandre sur le dollar ont temporairement repris la main, mais il reste quelques timides optimistes. Ainsi, la banque suisse UBS, numéro deux mondial des transactions de change, et la britannique Barclays ont annoncé vendredi une dépréciation de l'euro de 10 % dans les trois mois à venir. Ils pronostiquent une parité euro-dollar de 1,25 à cet horizon, la recherche de la qualité et de la liquidité conduisant les investisseurs vers le dollar et le yen. Autre argument avancé par Steven Englander, stratège de Barclays?: les risques liés à la Russie (voir encadré) et à l'Europe de l'Est vont peser lourd sur l'euro au début de 2009.
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