Tesco reste solide face à la concurrence du hard discount

Éric Albert, à LondresCela n'a pas été facile, mais nous sommes en bonne position. » Le ton assuré, hier, de Terry Leahy, le directeur général de Tesco, en disait long sur la solidité du géant britannique de la distribution. L'enseigne a réalisé en 2008 (mars 2008 à février 2009) un bénéfice avant impôts record, à 2,9 milliards de livres (soit 3,3 milliards d'euros), en progression de 4,3 %, pour un chiffre d'affaires en hausse de 15 %. Et le nouvel exercice a plutôt bien commencé, avec des ventes à magasins comparables en Grande-Bretagne en hausse de 3,4 % sur les six premières semaines.Non pas que Tesco n'ait pas connu quelques sueurs froides depuis un an. En Grande-Bretagne, où il réalise les deux tiers de son chiffre d'affaires, sa part de marché a même très légèrement reculé depuis un an, passant de 30,8 % à 30,4 %, selon les chiffres de TNS Worldpanel. « C'est la première fois de son histoire que sa part de marché recule », précise Chris Longbottom, analyste chez TNS.réactivitéCette légère érosion, qui laisse cependant Tesco loin en tête (suivi par Asda avec 17,5 % de parts de marché), vient en grande partie de la percée croissante des hard discounters, Aldi et Lidl. Si ceux-ci restent très petits en Grande-Bretagne (avec respectivement 2,6 % et 2,2 % de parts de marché), ils ont largement profité de la crise. De plus, la concurrence, et particulièrement Asda (enseigne britannique de l'américain Wal-Mart) et Morrisons, a réussi à imposer une image de bas prix, grignotant quelques parts de marché.Mais dans cet environnement extrêmement compétitif, Tesco a répondu très rapidement. L'enseigne a lancé une nouvelle gamme de produits premiers prix, intitulée « Discounter ». S'alignant volontairement sur les hard discounters, ceux-ci sont en moyenne 30 % moins chers que la gamme moyenne, et ils viennent s'ajouter aux produits premiers prix qui existaient déjà.« À court terme, c'est mauvais pour nos ventes à magasins comparables [puisque cela fait baisser le prix du panier moyen, Ndlr], souligne Terry Leahy, directeur général de Tesco. Mais nous avions besoin de rassurer nos clients, qu'ils soient certains que les meilleurs prix se trouvent dans nos magasins. »L'enseigne britannique espère cependant éviter une guerre des prix trop frontale. Son objectif, cette année, est de mieux fidéliser sa clientèle. « Nous n'avons pas perdu de clients, mais nous perdons parfois une partie de leurs dépenses », reconnaît Terry Leahy. La carte de fidélité de Tesco, déjà très populaire, sera relancée dès la semaine prochaine, avec des récompenses plus fortes. Enfin, l'enseigne britannique connaît des débuts difficiles aux États-Unis. En 2007, le groupe a lancé Fresh & Easy, une chaîne de petits supermarchés dans l'ouest du pays. Il espérait en avoir 400 d'ici début 2010. À cause de la crise, les plans ont été revus à la baisse pour se limiter à un total de 200. n
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