Loewe résiste à la crise grâce à son design

Pour le moment, Loewe ne semble pas connaître la crise. Le groupe allemand d'électronique grand public a terminé 2008 sur un chiffre d'affaires de 374 millions d'euros, en légère progression, et un bénéfice net de 18,9 millions, contre 7,2 millions un an plus tôt. Cette année, il avoue serrer les boulons pour résister au marasme, mais espère tout de même s'en sortir honorablement. La crise, il l'a connue en 2003 et 2004, avec de fortes pertes financières.distribution sélective« Nous n'avions pas su négocier l'évolution technologique des écrans à tube cathodique vers les écrans plats, explique le Dr Rainer Hecker, le président du directoire. Ce n'était pas par manque de savoir-faire technologique, mais par manque de compréhension du comportement des consommateurs. Nous étions plus qu'étonnés de voir que des gens étaient capables de payer trois à quatre fois plus pour un écran plat, alors que la qualité de l'image était nettement moindre que celle d'un tube cathodique. » Loewe a du attendre 18 à 24 mois pour obtenir des sources fiables de grands écrans plats et revenir sur le marché de la télévision. Il s'est concentré sur ce qu'il savait faire de mieux, le design, en utilisant une équipe interne pour l'élaboration de prototypes et en lançant chaque année un concours auprès de deux ou trois grands studios de création. « Nous avons gagné beaucoup de prix avec Phoenix Design de Stuttgart, confie Rainer Hecker. Cependant, nous les remettons chaque année en compétition. Parfois, ils ne sont pas contents, mais c'est notre règle. » Le groupe a également investi dans une distribution sélective et dans les concepts « shop in shop » dans les grands magasins.actionnariat stableLa crise a été aussi le moyen de resserrer les liens avec le japonais Sharp, qui a pris 28,8 % du capital. « Sharp est notre partenaire technologique, assure Rainer Hecker. Nous développons pour ses écrans européens la technologie utilisée dans les modules électroniques. Sharp nous paye pour une recherche que nous aurions dû faire de toute façon. Cela contribue à couvrir nos coûts. » Malgré cette relation intime, Loewe reste indépendant en matière d'achat. Il peut acheter des dalles (à partir desquelles sont découpés les écrans) à Sharp, mais aussi à LG et à Samsung.Avec le management qui possède 15 % du capital et un investisseur financier 10 %, Loewe peut se satisfaire de posséder un actionnariat stable. « Cela nous permet de nous concentrer à construire notre marque premium, note Rainer Hecker. Notre stratégie nous a permis de dégager un Ebit de 28,5 millions d'euros en 2008, soit 7 % du chiffre d'affaires. Cette marge d'Ebit est unique parmi les acteurs européens de l'électronique grand public. » n
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