Selon le FMI, la crise a coûté 4.000 milliards de dollars

Alors que le Trésor américain doit révéler dans quelques jours les résultats des « stress tests » (tests de résistance) effectués sur les principales banques américaines afin d'évaluer leurs besoins en capitaux, le FMI vient de livrer une nouvelle évaluation des pertes potentielles des établissements financiers qui fait froid dans le dos : 4.054 milliards de dollars ! Le FMI parvient à ce chiffre en additionnant les pertes liées à des dépréciations d'actifs financiers américains (2.712 milliards), européens (1.193 milliards) et japonais (149 milliards) depuis le début de la crise à l'été 2007 jusqu'en 2010.La note ne cesse donc de gonfler. Les pertes potentielles liées à la crise des subprimes évaluées par le FMI sont passées en un an et demi d'un peu moins de 1.000 milliards de dollars à plus de 4.000 milliards aujourd'hui. Sur l'ensemble des pertes, le FMI estime que les banques en supporteront 2.470 milliards (soit 61 % du total) mais qu'elles n'ont jusqu'ici provisionné qu'un tiers de ces pertes.Le FMI exhorte une nouvelle fois les États à nettoyer activement le bilan des banques. Alors que le soutien politique à ce type de mesure semble s'essouffler, en raison notamment du tollé provoqué par la distribution de bonus dans des établissements ayant bénéficié d'injections d'argent public, le FMI redoute que les « gouvernements rechignent à mobiliser suffisamment de ressources pour résoudre le problème ».Pourtant, met en garde le Fonds, « si les bilans des banques ne sont pas assainis en profondeur, pour en purger les actifs compromis [toxiques], et parallèlement restructurés, voire recapitalisés, les problèmes bancaires risquent de continuer à freiner l'activité économique ».revenir à un ratio de 4 %Pour que les banques retrouvent un ratio fonds propres/prêts de 4 %, équivalent à ce qu'il était avant la crise, les banques américaines et européennes vont devoir respectivement trouver 275 milliards et 600 milliards de dollars de capitaux. Le chiffre se monterait à respectivement 500 et 1.200 milliards pour revenir aux normes qui prévalaient au milieu des années 1990 (6 %).Il ressort de ces évaluations que « des injections de capital s'imposent non seulement pour compenser les pertes, mais aussi pour répondre aux exigences grandissantes des marchés », conclut le Fonds. Malheureusement, les réserves s'épuisent rapidement. Le gouvernement américain dispose encore de 134,6 milliards de dollars pour stabiliser le système financier, a indiqué hier le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, dans une lettre au Congrès.Xavier Harel
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