Prime à la casse

Elle est bien loin l'époque où les voitures, obscur objet de désir, suscitaient autant d'émotions chez les passionnés de cylindrées que dans le monde financier. Crise financière et coup de frein brutal à la croissance économique mondiale ont, l'an dernier, mené à pleine vitesse le secteur automobile dans le mur sans airbag, ni krach-test préalable. Au-delà de la chute vertigineuse des ventes de voitures, il n'y a qu'à regarder la valeur totale des opérations de fusions et acquisitions réalisées l'an dernier dans le secteur, pour s'en convaincre. Selon une étude publiée hier par PricewaterhouseCoopers (PwC), celle-ci a chuté de 45 % l'an dernier à 31,6 milliards de dollars. Désormais en warning sur la bande d'arrêt d'urgence, l'automobile en panne de consolidation et d'attrait spéculatif, ne fait donc plus rêver les investisseurs.Mais paradoxalement, le secteur en est à un tel point de décomposition qu'il crée de facto les conditions propices à une nouvelle vague de consolidation et bien sûr à un retour en force des opérations de fusions-acquisitions. « Une augmentation du nombre de fusions-acquisitions sera inévitable à mesure que les constructeurs et les fournisseurs automobiles se réorganiseront pour parvenir à une viabilité financière », explique l'un des auteurs de l'étude. Les discussions en cours entre Fiat et Chrysler, la vente programmée d'Opel par General Motors ou encore les récentes rumeurs sans lendemain entourant le cas PSA ne seraient que les exemples les plus visibles de ce mouvement de fond. Reste que, cette fois, ce sont bien les pouvoirs publics ? via les mannes allouées aux constructeurs ? qui joueront les chefs d'orchestre de la consolidation et de la rationalisation du secteur, avance les auteurs de l'étude. L'idée à déjà fait son chemin outre-Atlantique où GM et Chrysler viennent de se voir accorder une rallonge de 5,5 milliards de dollars par l'État. Des deniers publics pour rationaliser une industrie en ruine et in fine détruire des emplois? Le secteur automobile n'en est plus à un paradoxe près. G. V.
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