Le Fonds stratégique prêt à entrer en action

Près de six semaines après la constitution de son équipe de direction, le Fonds stratégique d'investissement (FSI) est opérationnel. La filiale à 51 % de la Caisse des dépôts (CDC) a activé la semaine dernière un milliard d'euros de liquidités sur les 6 milliards à sa disposition. Elle s'apprête à en utiliser une partie pour réaliser une première opération en fonds propres, voire deux, avant la fin de la semaine. Une poignée d'investissements supplémentaires devrait leur succéder au cours du mois de mars. « Ils couvriront le spectre des entreprises cibles du FSI, des grands acteurs cotés en Bourse aux petites entreprises de technologie, en passant par les entreprises familiales moyennes de filières jugées stratégiques. L'objectif est que ces opérations aient force de démonstration vis-à-vis des autres entreprises », souligne une source proche.processus de sélectionLes dirigeants du Fonds veulent instituer sans ambiguïté son statut « d'investisseur minoritaire actif de long terme », bien éloigné de celui de réanimateur de sociétés en fin de vie. « Le sujet est très sensible car il y a des emplois à la clé, mais le FSI n'a pas la solution à toutes les situations », prévient un membre du conseil d'administration. Afin d'asseoir la légitimité de ses interventions, la filiale de la CDC détaillera sa doctrine d'investissement en même temps qu'elle annoncera sa première opération. Elle insistera sur le caractère rentable des projets sélectionnés et leur capacité à renforcer la compétitivité française.Sur la base de cette doctrine, une dizaine de dossiers ont ainsi été éliminés sur la quarantaine de projets reçus éligibles au FSI. Les autres suivent un processus de sélection destiné à couper court à tout soupçon de mainmise élyséenne. Une équipe fraîchement recrutée d'une petite dizaine de professionnels de l'investissement (banquiers, spécialistes des fusions-acquisitions, investisseurs en capital?), qui devrait à terme compter 25 personnes, instruit les projets des candidats. Gilles Michel, le directeur général du Fonds, peut ensuite prendre seul la décision d'investir si le capital requis ne dépasse pas 25 millions d'euros. Au-delà, les quatre membres du comité des investissements du conseil d'administration sont saisis. Celui-ci peut engager le FSI jusqu'à hauteur de 100 millions. Au-delà, le conseil d'administration prend le dossier en main et doit trancher en assemblée plénière sur recommandation du directeur général. « Cette gouvernance a été mise à l'épreuve. Le conseil d'administration et le comité d'investissement se sont chacun réunis trois fois depuis le début de l'année. Cela fonctionne », assure un proche du FSI.En intervenant en co-investissement avec des acteurs privés, l'entité publique espère bien achever de convaincre de la légitimité de ses choix. Dans cet esprit, le FSI ambitionne de convaincre d'autres fonds souverains étrangers de l'accompagner dans de futurs investissements à partir de l'été prochain. De l'autre côté de la chaîne, le fonds élargira dans les prochains mois ses points d'accès afin de couvrir l'ensemble des entreprises de l'Hexagone susceptibles de bénéficier de ses investissements. n texte d'exergue habillé et appliquer sur-lignage exergue colfine
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