Décret adopté sur les enseignants-chercheurs

La persistance de la contestation universitaire n'y aura rien fait. Après sa validation mardi soir par le Conseil d'État (« La Tribune » du 22 avril), le projet de décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs a été adopté dès hier matin en Conseil des ministres. Sa publication dans les prochains jours sera accompagnée d'une circulaire d'application.Le nouveau texte, qui concerne 57.000 enseignants-chercheurs et entrera en vigueur en septembre 2009, a été l'un des éléments déclencheurs de la fronde universitaire, qui a débuté en février. Parce qu'il est l'une des concrétisations de la loi contestée sur l'autonomie des universités de 2007, parce qu'il a fait craindre aux enseignants-chercheurs une répartition « sanction » de leurs heures de service entre l'enseignement et la recherche et à cause de l'octroi des pleins pouvoirs aux présidents d'université en matière de promotion et d'évaluation. Face à la bronca, la ministre de l'Enseignement supérieur avait lancé in extremis des consultations pour amender le texte déjà transmis au Conseil d'État. Résultat : une mouture « réécrite et rééquilibrée », selon Valérie Pécresse.Cette nouvelle version, édulcorée, ne modifie qu'à la marge le texte de 1984. La répartition des heures d'enseignement et de recherche sera décidée avec l'accord de l'intéressé et après « avis motiv頻 de sa hiérarchie. Le service annuel, national, est aligné sur la fonction publique (1.607 heures) et prendra en compte les autres activités (encadrement pédagogique, tâches d'intérêt général?). Les enseignants-chercheurs seront désormais évalués par leurs pairs tous les quatre ans et sur toutes leurs activités.le texte reste contesté Quant aux décisions de promotion, elles resteront réparties à 50/50 entre l'université (qui devra motiver son avis) et le Conseil national des universités qui, lui, voit ses moyens élargis par un autre décret. Valérie Pécresse a rappelé hier que ce décret doit permettre une revalorisation des carrières. La rémunération des jeunes maîtres de conférences sera augmentée de 12 % à 25 % en septembre. Mais le texte reste contesté par nombre de syndicats et de collectifs. Réunis hier en intersyndicale (FSU, CGT, Sud, CFDT Recherche, SLR, SLU?), ils ont dénoncé le « passage en force » du gouvernement et appelé à des journées d'action le 28 avril (conjointement avec le personnel hospitalier), le 1er mai, le 14 et le 15 mai. Clarisse Jay
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