Après Aston Martin, Jaguar, Land Rover, Ford pourrait revendre Mazda. L'américain s'apprête à céder jusqu'à 5 % du constructeur japonais à Hiroshima Bank, selon l'agence de presse nippone Kyodo News. Mazda chercherait en outre à racheter environ la moitié des actions dont Ford veut se débarrasser, ajoute l'agence, citant des sources proches du dossier. Ford pourrait céder au total une participation de 20 %, selon le groupe audiovisuel public japonais NHK. Le consortium à l'ovale bleu, qui détient 33,4 % du capital de Mazda, pourrait en faire l'annonce officielle en novembre. Ford a approché des assureurs tels que Tokio Marine et Mitsui Sumitomo Insurance Group, des maisons de négoces comme Sumitomo Corp, Itochu et Denso, précisait pour sa part le Nikkei, la semaine dernière.La cession des parts de Ford dans Mazda serait hautement symbolique de la déconfiture des Big Three de Detroit et de la montée en puissance de l'industrie automobile japonaise. Ford était en effet actionnaire de Mazda depuis les années 1970. General Motors, qui fut naguère l'actionnaire de référence des japonais Isuzu, Suzuki et Subaru, a pour sa part récemment vendu ses participations. Chrysler, qui avait détenu jadis une participation significative dans Mitsubishi, a cessé aussi sa coopération avec ce dernier.DE NOUVEAU INDEPENDANTSÀ la faveur de la crise des Big Three, les constructeurs japonais devraient avoir bientôt recouvré leur indépendance financière... à l'exception de Nissan, seule firme automobile de l'archipel encore sous contrôle étranger, en l'occurrence Renault.Ford, qui a affiché un déficit net de 8,7 milliards de dollars au deuxième trimestre (6 milliards d'euros), a besoin d'argent frais. Mais une séparation d'avec Mazda serait techniquement fâcheuse. Le japonais est chargé du développement des plates-formes pour petits modèles, sur lesquelles l'américain compte pour redresser la barre. La nouvelle Fiesta, fabriqué en Europe et bientôt en Amérique du Nord, emprunte ainsi son architecture à la Mazda 2. À l'inverse, Mazda réutilise des bases roulantes conçues par Ford et contribue donc aux économies d'échelle du groupe américain. Or l'expérience prouve que les coopérations survivent difficilement à la rupture des liens financiers.Replié sur lui-même, Ford ne conserverait plus que sa filiale suédoise Volvo Cars. Mais pour combien de temps ?

latribune.fr

04 Nov 2008, 11:22

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