Les vieilles enseignes anglaises à la peine

Les enseignes britanniques connaissent un Noël très difficile. Le signe le plus spectaculaire est la fermeture définitive de Woolworths. Ce « bazar » à l'ancienne, qui a inventé le concept de « tout à 3 pence et 6 pence » entre les deux guerres, va fermer définitivement ses portes le 5 janvier, après avoir déposé le bilan le mois dernier. Les 27.000 salariés vont perdre leur emploi.Woolworths était en difficulté depuis des années, le groupe n'ayant jamais su s'adapter à la concurrence des hypermarchés. Ses 800 magasins vendent un peu de tout ? des vêtements d'enfants aux casseroles, en passant par les guirlandes de Noël et les CD au rabais ? et ils étaient progressivement devenus synonymes de mauvaise qualité et d'objets inutiles. Néanmoins, le fait de faire faillite en pleine période de Noël en dit long sur le malaise des magasins britanniques.Woolworths n'est pas la seule victime. Marks&Spencer a été obligé de mettre en place deux journées exceptionnelles de baisse de 20 % sur tout son stock, afin d'écouler ses produits avant Noël. Cela fait plus d'un an que cette enseigne, l'une des plus fréquentées des classes moyennes britanniques, voit ses ventes à magasins comparables baisser.Le début du mois de décembre n'a pas apporté de rebond. Selon une étude du CBI (patronat) pendant les dix premiers jours de décembre, 67 % des magasins ont vu leurs ventes baisser, contre 13 % qui ont connu une hausse. Le solde, négatif de 55 %, est le pire enregistré depuis que l'étude a été créée en 1983.Un bémolLes grands magasins John Lewis, qui sont généralement considérés comme un bon thermomètre de l'économie britannique, confirment la tendance. Ses ventes pendant la semaine du 8 au 13 décembre étaient en baisse de 4 %. Les enseignes doivent maintenant espérer que les Britanniques se ruent faire leurs courses pendant les derniers jours avant Noël.Néanmoins, la chute n'est pas aussi brutale que ne le laissent penser quelques-unes des grandes enseignes. En novembre, les ventes des magasins non alimentaires n'étaient en recul que de 0,3 % par rapport à l'année précédente. De plus, une partie des difficultés provient d'un transfert vers les ventes sur Internet. Noël est donc difficile, mais pas encore catastrophique. Le danger est que les Britanniques aient décidé de profiter des fêtes malgré tout, avant de sérieusement se serrer la ceinture. Le début d'année 2009 pourrait être encore plus difficile que la fin d'année actuelle.Eric Albert, à Londres67 % des magasins ont vu leurs ventes reculer. contre 13 % qui ont connu une hausse.
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