Le pétrole insensible à la crise en Iran

matières premièresLundi, à la première heure, le baril de pétrole a ouvert en petite hausse, pour cause de week-end tendu sur le front géopolitique. Mais l'attention des experts ne s'est pas attardée sur l'Iran, deuxième pays producteur de l'Opep, où la tension avait grimpé d'un cran durant le week-end. Le Nigeria, où des installations pétrolières avaient subi de nouvelles attaques de rebelles, inquiète plus le marché. En terre iranienne, la production et les ventes restent tout à fait normales selon les compagnies et les traders. De plus, aucune mesure de rétorsion n'est envisagée par la communauté internationale.« Même s'il y avait un violent changement de régime en Iran, la production et les exportations de pétrole ne fermeraient pas » assurent les experts de la Société Généralecute; Générale, tant l'économie iranienne est dépendante de sa production pour sa propre consommation, et des revenus des ventes à l'étranger. Dans le pire des cas, l'interruption des exportations ne supprimerait que 2,2 millions de barils par jour du marché international. Or, les capacités non utilisées de la seule Arabie Saoudite sont estimées à 3 millions de barils par jour. Au total, les pays producteurs de pétrole disposent de 5,2 millions de barils/jour de capacités inutilisées, sur des huiles proches en qualité de celles produites par l'Iran.Autre motif de sérénité pour le trading du pétrole, les stocks pléthoriques d'or noir qui encombrent jusqu'aux tankers dérivant sur les mers?: les réserves privées de pétrole représentent plus de 60 jours de consommation, soit le niveau le plus élevé jamais constaté depuis cinq ans. Quant aux stocks publics ou stratégiques des pays de l'OCDE, coordonnés par l'Agence internationale de l'énergie, ils couvrent quasiment à eux seuls les exportations de l'Iran durant deux ans. Un « joker » qui pourrait être utilisé par l'OCDE si l'Opep ne parvenait pas à ralentir l'envol des cours du baril. Et qui ne semble pas à l'ordre du jour de l'Union européenne tout du moins, qui rencontrait hier à Vienne les pays de l'Opep pour trouver des solutions de régulation face à la forte volatilité des cours du baril. Les prix actuels semblent en effet satisfaire tout le monde. « Un baril à 70 dollars n'entrave pas le redémarrage de l'économie », assurait hier à Vienne Andris Piebalgs, commissaire européen en charge de l'énergie. Hier, il valait moins de 68 dollars à l'ouverture du marché américain. n
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