L'auto japonaise dégraisse

Elle avait longtemps résisté. Mais, frappée notamment par la chute du marché américain, l'industrie automobile japonaise donne des signes de craquement. Toyota a ainsi décidé de ne pas renouveler les contrats de 3.000 intérimaires et employés à durée déterminée au Japon. Si la crise empire, la firme a averti officieusement qu'elle pourrait supprimer les 3.000 autres salariés temporaires.Toyota prévoit parallèlement d'arrêter la production dans ses usines aux États-Unis et au Canada pendant deux jours en décembre. La firme nippone a déjà suspendu, entre début août et mi-novembre, la production du gros pick-up Sequoia dans l'Indiana ainsi que de l'énorme 4×4 Tundra au Texas. Le groupe fermera par ailleurs son usine turque une semaine début janvier, en plus des congés d'hiver.Honda n'est pas en reste. Le deuxième constructeur automobile japonais compte réduire sa production de 40.000 véhicules dans l'archipel par rapport à ses prévisions à 1,28 million d'unités sur l'exercice actuel (1er avril 2008-31 mars 2009). En Europe, le manque à produire sera de 53.000 véhicules pour un total de 175.000. L'usine britannique fermera 29 jours en février et mars prochains. Honda prévoit aussi 56.000 voitures de moins outre-Atlantique.Nissan a déjà annoncé une compression d'effectifs de 3.500 personnes, dont un millier au Japon. La production globale sera réduite de 200.000 unités sur l'année fiscale. Le constructeur d'utilitaires et de pick-up Isuzu met fin aux contrats de 1.400 personnes dans l'archipel, Mazda à ceux de 1.300 salariés.Les constructeurs japonais s'en tirent jusqu'à présent un peu mieux que leurs concurrents américains ou européens, grâce notamment à un yen qui demeure faible et rend leurs véhicules d'autant plus compétitifs. Leurs modèles correspondent également mieux aux attentes actuelles de certains clients américains, qui se portent au moins provisoirement sur des modèles plus petits. Les Japonais profitent aussi de la bonne résistance du marché chinois sur lequel ils sont bien implantés. Mais le marché nippon n'en a pas moins reculé de 13,4 % le mois dernier. Une chute en partie contrebalancée par un rebond (+ 6,2 %) des minimodèles, fiscalement favorisés. Alain-Gabriel Verdevoye
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