ADP modère ses hausses de redevances

Aéroports de Paris (ADP) fait un geste en faveur des compagnies aériennes. Le gestionnaire d'Orly et de Roissy revoit à la baisse son projet de hausses des redevances en 2009, jusqu'ici de 6,9 % en moyenne. Dévoilé le 27 novembre, ce taux avait suscité la grogne des compagnies, qui le jugeaient inapproprié au regard du contexte économique. Selon plusieurs sources concordantes, ADP table désormais sur une hausse de 5,5 %. Cette modification de la hausse serait inscrite dans le dossier confidentiel envoyé aux participants de la commission économique consultative (celle-ci comprend des représentants des associations de compagnies, de l'État, de la Direction générale de l'aviation civile, d'ADP), afin de préparer la dernière réunion sur la question des redevances, début janvier. Sauf nouvelle modification, le vote se fera sur ce projet de 5,5 %. Et sera validé même si les compagnies y sont hostiles. Certaines associations de transporteurs ont déjà menacé de déposer un recours au Conseil d'État.une belle réduction L'État, qui s'est refusé à intervenir, semble approuver la décision d'ADP. « Il s'agit d'une belle réduction, indique à « La Tribune » une source ministérielle. Une hausse de 5,5 % est raisonnable et prouve que le système de régulation fonctionne sans intervention de l'État. Le PDG d'ADP, Pierre Graff, a conscience de la situation que traversent les compagnies aériennes. Il a vu qu'une hausse de 8,3 %, qu'une application stricte du contrat de régulation économique permettait, ou de 6,9 % n'était pas raisonnable. De tels montants auraient d'ailleurs poussé l'État à intervenir.Alors que deux fédérations professionnelles (la Fnam et le Scara) ont envoyé des courriers aux ministres de l'Économie et des Transports pour la première, à Matignon pour la seconde, pour pousser ADP à calmer le jeu, Air France a joué la carte de la négociation. La hausse de 5,5 % est-elle le fruit d'un accord tacite entre les deux parties ou traduit-elle au contraire un échec des discussions, dans la mesure où Air France, comme la plupart des autres compagnies, demandait une hausse calquée sur l'inflation (de l'ordre de 2 %). Difficile à dire, car par rapport à un scénario à + 6,9 % une progression des redevances de 5,5 % réduit de 11 millions d'euros la facture supplémentaire des compagnies aériennes, à 44 millions. En 2007, l'addition totale s'élevait à 731 millions.Mais, au-delà de cette assiette globale, les calculs se révèlent compliqués en raison d'une modification de la structure des redevances décidée par ADP : les taux diffèrent selon la taille de l'avion, le type de trafic? Et Air France ne serait pas le plus pénalisé par cette mesure, note-t-on dans le milieu de l'aérien.Fabrice Gliszczynsk
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.