Beaumanoir va relancer Morgan

« Nous nous donnons cent jours pour remettre la locomotive sur les rails ! » Quelques minutes après avoir appris, hier, la décision du tribunal de Nanterre d'accepter son offre de reprise de Morgan, Roland Beaumanoir, PDG du groupe éponyme, était déjà sur le pied de guerre pour relancer la marque. Au terme de trois mois de mise en redressement judiciaire, c'est donc, comme pressenti (« La Tribune » du 17 mars 2009), ce groupe breton, propriétaire des enseignes Cache-Cache, Patrice Bréal ou Bonobo, qui remporte la griffe détenue jusqu'ici à hauteur de 40 % par le fonds Apax Partners. « C'est une très bonne nouvelle, car Beaumanoir s'est engagé à fortement investir dans notre enseigne et à ne pas faire de casse sociale », commente-t-on chez Morgan. En plus des 20 millions de rachat d'actif, Roland Beaumanoir s'engage à investir « 20 à 25 millions de carburant supplémentaire pour repartir » et à reprendre 95 % des effectifs.Dans les prochaines semaines, les équipes marketing, aidées d'un cabinet extérieur, réaliseront un grand audit de la marque avant une rapide reprise de parole en publicité. Morgan devrait aussi bénéficier d'importantes synergies dans le sourcing, la distribution, la logistique et les systèmes de gestion des stocks et d'information détenus par le groupe Beaumanoir. La stratégie de relance passe enfin par un plan de rénovation de certains des 400 magasins détenus en propre (sur un total de 1.000 points de vente dans 50 pays) et par l'ouverture de 130 boutiques sur trois ans. « Mais nous perdrons au passage quelques franchisés qui ont trop lâché d'argent », précise Roland Beaumanoir. 100 millions de detteLa dette de Morgan s'élève à près de 100 millions d'euros et ne cesse de se creuser chaque jour. D'où l'urgence de la relance. Dominique Damon, ex-consultante et présidente directrice générale de l'enseigne depuis 2006, devrait accompagner l'entreprise dans cette transition des cent jours. Mais son salaire, comme celui des quelques hauts dirigeants de la société, devrait être renégocié à la baisse. « C'est la mode, paraît-il », s'amuse Roland Beaumanoir. Sophie Lécluse
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