Les marchés boursiers naviguent sans boussole

Chronique d'une fin de reprise annoncée ou simple phase de consolidation ? En tout cas, la semaine s'est révélée particulièrement indécise pour les indices boursiers de part et d'autre de l'Atlantique. Après un parcours en dents de scie, le CAC 40 a fini sa course hebdomadaire sur une légère hausse de 0,35 %, franchissant vendredi le seuil des 3.100 points. De son côté, le DJ Stoxx 600 a gagné moins de 1 %.prises de bénéficesAux États-Unis, le S&P 500 et le Dow Jones ont peu ou prou suivi le même chemin pour des raisons similaires. Et cela alors que quelques nouvelles peu réjouissantes, comme le gonflement des créances douteuses de Bank of America, sont venues plomber la tendance. Dans ce contexte, les titres qui avaient le plus profité du rebond amorcé début mars ont subi des prises de bénéfices. Ainsi en Europe, Union Fenosa (? 40,6 %), Irish Life (? 21,4 %), Schroders (? 11,2 %), Peugeot (? 8,2 %), Dexia (? 6,1 %) ou encore Crédit Agricolegricole (? 3,5 %) ont été victimes de pressions vendeuses. À Wall Street, on retrouve Bank of America (? 14,15 %), Citigroup (? 12,6 %), et General Motors (? 9,14%), parmi les plus fortes baisses. Selon Pierre Sabatier, président de PrimeView, les premiers à avoir profité du redémarrage des indices étaient d'anciens derniers. « On constate, pour le DJ Stoxx 600, que 90 % des sociétés qui avaient le plus décroché entre le 6 janvier le 9 mars, sont aussi celles qui ont le plus progressé entre le 9 mars et le 17 avril », note l'expert. Selon lui, ces groupes avaient, en outre, fait l'objet des plus forts abaissements de prévisions de bénéfices de la part des analystes. Plus globalement, la teneur des publications de résultats trimestriels était, de ce fait, anticipée dans une très large majorité des cas. Par ailleurs, les rares titres orientés à la hausse cette semaine étaient, jusqu'à maintenant, à la traîne. Il s'agit de dossiers tels que EADS (+ 10,9%), Lafarge (+ 6,1%), Accor (+ 7,2%) ou encore LVMH (+ 8,5%). Toute la question est maintenant de savoir si les valeurs industrielles cycliques sont susceptibles de prendre le relais sur le compartiment des financières et des constructeurs automobiles. Et permettraient ainsi de relancer la machine. Pierre Sabatier n'exclut pas un « effet de rattrapage » dans ce sens. Tout comme François Chevallier, stratège de la Banque Leonardo, qui s'appuie, pour étayer ses propos, sur un possible rebond d'ordre macroéconomique. D'après lui, l'indice ISM aurait atteint un plus-bas en mars à 36,3 points alors qu'aux niveaux actuels, le marché valoriserait implicitement un niveau de 25 points. Le spécialiste doute néanmoins de la durabilité de la reprise. Notamment parce que « les Américains ont rendez-vous avec le surendettement et les Européens avec le dégonflement de leur bulle immobilière ». Il n'empêche que, pour le moment, la Bourse anticiperait une chute de 30 % des profits en 2009 sur le DJ Stoxx 600. Pierre Sabatier l'évalue plutôt entre 20 et 30 %.
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