L'EPR finlandais pèse sur les profits d'Areva

En présentant hier ses résultats 2008, Anne Lauvergeon ne s'est pas départie de son large sourire habituel. Les chiffres ne sont pourtant pas réjouissants. Un résultat net en baisse de 26 %, à 589 millions d'euros ; un résultat opérationnel quasiment divisé par deux, à 417 millions ; le chantier de l'EPR en Finlande qui devrait se traduire, selon les estimations actuelles d'Areva, par une perte de 1,7 milliard d'euros, sans compter les 2,4 milliards réclamés par le client TVO ; un endettement qui s'alourdit de 75 %, à 3,5 milliards d'euros fin 2008 (hors rachat à Siemens de sa participation dans Areva NP, évalué à 2 milliards). Le tout sans visibilité sur le financement du développement futur du groupe et une incertitude totale sur l'évolution de son actionnariat. Mais Anne Lauvergeon préfère regarder le verre à moitié plein et se féliciter d'avoir obtenu « le soutien de son actionnaire » public pour son plan d'investissement 2009 qu'elle a réussi à maintenir au niveau de ses demandes initiales, soit 2,7 milliards d'euros.Pour le financer, Areva va « poursuivre son programme de cessions d'actifs non stratégiques et d'entrée de minoritaires dans certaines sociétés opérationnelles », mais ne chiffre pas le montant attendu de ces ventes. Et de citer en exemple la cession à GDF-Suez, en 2008, de 5 % de la future usine d'enrichissement Georges Besse II. Le japonais Kansai doit en acquérir 2,5 % d'ici fin mars. EDF ne serait plus intéressé après la conclusion récente d'un accord de très long terme avec Areva sur le combustible. Le groupe veut aussi céder des participations dans certains de ses projets miniers, à l'instar de la vente au chinois CGNPC de 49 % de sa société canadienne Uramin, une opération annoncée en octobre mais pas encore finalisée. Anne Lauvergeon envisage-t-elle de céder des lignes de son portefeuille de titres (STMicroelectronics, Eramet, Total, Safran, GDF-Suez), valorisé actuellement 2,6 milliards d'euros ? « Nous n'excluons rien », répond-elle.programme d'économiesPour boucler ses investissements 2009, Areva lance aussi un programme d'économies de coûts de 600 millions d'euros (dont une centaine doit provenir de la simplification des structures d'Areva NP et Areva NC après le départ annoncé de Siemens). Le groupe veut, en outre, optimiser son besoin en fonds de roulement pour le maintenir en 2009 au niveau 2008 (quelque 450 millions d'euros) « malgré la forte croissance prévue l'an prochain ». Car « la crise ne ralentit pas le renouveau du nucléaire, au contraire elle l'accélère », assurait hier Anne Lauvergeon. Grand sourire à l'appui.
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