Alors que la coordination nationale des universités appelle aujourd'hui à de nouvelles manifestations, François Fillon a décidé de lâcher du lest pour tenter de désamorcer la fronde des enseignants-chercheurs, qui est entrée dans sa quatrième semaine. Le Premier ministre et la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, ont reçu hier après-midi à Matignon le bureau élargi de la conférence des présidents d'université. La CPU avait réclamé des « réponses claires » du gouvernement. François Fillon a annoncé qu'aucune suppression d'emploi d'enseignant-chercheur ne serait effectuée en 2010 et 2011 et a affirmé que le décret sur le statut des enseignants-chercheurs, à l'origine du mouvement, serait « entièrement réécrit ». Il a précisé que, pour l'année 2009, les crédits correspondant aux emplois supprimés seraient « mis en base dans les budgets des établissements concernés », autrement dit reversés. Pour François Fillon, « les discussions, ouvertes sur les différents sujets et conduites par Valérie Pécresse, devraient aboutir d'ici la fin mars ».ultimatumIl n'est pas sûr que cette initiative du Premier ministre parvienne à calmer le jeu. La coordination nationale des universités a en effet posé un ultimatum à Valérie Pécresse la semaine dernière?: si la ministre de l'Enseignement supérieur ne retire pas ses réformes (statut des enseignants-chercheurs, formation des enseignants?) d'ici au 5 mars, elle appellera les professeurs à défiler et à démissionner de leurs charges administratives, en particulier des jurys d'examen. Des discussions sont prévues demain entre la ministre, les syndicats d'enseignants-chercheurs et la médiatrice nommée le 11 février. Claire Bazy-Malaurie devrait présenter ses propositions pour réécrire le décret contesté. H. F.

latribune.fr

10 Mars 2009, 1:28

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