Des aides pour la finance italienne

Le ministre italien des Finances, Giulio Tremonti, en parlait depuis début octobre : le plan public d'aide à la recapitalisation des banques italiennes est en place depuis hier. Ces cinq mois de délai démontrent que le secteur bancaire italien n'a pas, somme toute, eu un besoin urgent de la manne de l'État pour éviter la faillite d'un de ses établissements. La plupart des banques transalpines cotées en Bourse, à qui sont réservées ces aides sous forme « d'emprunts Tremonti » émis par elles et souscrits par l'État, devraient toutefois utiliser ce moyen pour se recapitaliser.Leurs ratios de fonds propres durs (« core tier one ») ne sont pas particulièrement élevés, non parce qu'elles recèlent dans leurs comptes des actifs « toxiques » mais parce que les banques de la péninsule se sont rachetées entre elles ces dernières années, les laissant avec des fonds propres limités. Les banques italiennes se retrouvent avec des ratios de fonds propres plus bas que certaines de leurs concurrentes en Europe qui, elles plus mal en point, ont eu recours plus tôt à une forte injection de capital public.volet social et éthiqueLa première banque italienne, Intesa Sanpaolo (« core tier one » de 6,2 %) émettrait, selon la presse italienne, pour 3 milliards d'euros de ces « emprunts Tremonti ». Le volume émis par UniCredit serait du même ordre, alors que la deuxième banque du pays a déjà renforcé ses fonds propres avec une augmentation de capital et une émission de titres pour 6,6 milliards d'euros. La numéro trois en Italie, Monte Paschi di Siena, a, elle, le plus urgemment besoin d'une injection de capital : son « core tier one » est d'à peine 5,2 %, à la suite de son rachat coûteux l'an dernier du réseau Antonveneta. Selon la presse italienne, l'enveloppe budgétaire d'environ 10 milliards d'euros prévue initialement par le gouvernement Berlusconi pour souscrire ces « emprunts Tremonti » pourrait être rapidement épuisée avec les émissions de ces principales banques.Ces emprunts se font au taux minimum de 7,5 %, augmenté de 0,25 point en moyenne chaque année jusqu'à un maximum de 15 % à partir de 2039. En contrepartie, l'État italien demande aux banques « d'augmenter les ressources mises à la disposition des PME-PMI, pour les chômeurs la suspension du paiement de leurs échéances de prêts logement pour au moins un an [?], l'adoption d'un code éthique », prévoyant notamment la limitation des salaires des chefs des banques et de leurs traders. Giulio Tremonti promet enfin « de contrôler ces engagements de la même façon que réalisé en France avec succès ».Frank Paul Weber, à Rome
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