Les sociétés d'ingénierie testent la solution du chômage partiel

Le phénomène est assez nouveau. En temps normal, les sociétés de conseil en technologies, comme Altran, Alten ou Assystem, géraient les baisses passagères d'activité par les intercontrats. Ces sociétés qui placent leurs ingénieurs au sein des équipes recherche et développement de leurs clients les réintègrent alors et les payent à rien faire en attendant de nouvelles affectations. Aujourd'hui, face à la baisse brutale de la demande de l'industrie automobile, ces sociétés multiplient les mesures de chômage partiel. Une première pour ce secteur.Alten a ainsi placé 400 de ses ingénieurs en chômage partiel le 19 février, pour une durée de trois mois. Mais sa demande vient d'être rejetée dans sa première mouture par la Direction départementale du travail, en raison de son « incomplétude ». « Rien ne permet de justifier [?] la mesure envisagée auprès de 400 salariés », écrit la Direction départementale du travail dans sa réponse, que « La Tribune » a pu consulter. Le groupe Assystem a placé, le 1er mars, 350 personnes en chômage partiel pour six mois. Le groupe souligne que sa demande a été acceptée par les autorités, qui dans ce cas prennent en charge une partie de l'indemnisation des salariés. Altran a indiqué récemment envisager des mesures de ce type, sans les chiffrer. Il n'a pas encore fait de demande.« pérenniser l'emploi »Aujourd'hui, 3.000 à 4.000 salariés de ces sociétés, sur un total de 60.000 en France, ont vu leurs missions interrompues du fait des problèmes de l'industrie automobile, et pourraient être exposées à des mesures de chômage partiel, selon les syndicats. Le Geicet, qui réunit les sociétés d'ingénierie et de conseil en technologies, présente le chômage partiel comme un moyen de sauvegarde de l'emploi. Une alternative au chômage tout court. « À situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle », indique Emmanuel Arnould, président du Geicet. « Le chômage partiel représente une recherche de pérennisation de l'emploi. » Le dirigeant réfute qu'il constitue un moyen de transférer à l'État une partie des coûts du ralentissement économique actuel. Les employés en intercontrats continuent à toucher leur salaire, mais ne sont plus facturés, avec un effet négatif sur les marges. « Le chômage partiel n'est pas une solution de gestion des intercontrats, c'est un amalgame un peu facile », estime Emmanuel Arnould.CGT et CFDT ne s'opposent pas au principe du chômage partiel, mais ils plaident pour qu'il soit indemnisé à 100 % du salaire de l'employé, contre un minimum de 60 % prévu par la loi, et qu'il s'articule avec des périodes de formation. Les syndicats ont rencontré les représentants du Syntec, la chambre professionnelle du secteur informatique et du conseil, qui a dit vouloir aboutir à un accord avant la mi-avril », indique Ivan Béraud, secrétaire national de la F3C CFDT. « La question est de savoir ce qu'on va mettre dedans. »Ces demandes de chômage partiel ne se sont pas encore propagées aux sociétés de service informatique, comme Capgemini ou Atos Origin. Mais le Syntec Informatique, la chambre professionnelle du secteur, a préparé un document sur le sujet à ses adhérents. n
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