Imaginez la brousse, un village? Et, tout à coup, le déchaînement des tambours, des hommes et des femmes qui se mettent à danser frénétiquement. Voilà le premier tableau de « Umoja » (ensemble en zoulou), le très énergique spectacle musical sud-africain créé en 2000, actuellement de passage à Paris, après avoir triomphé au Royaume-Uni, en Allemagne, et aux Pays-Bas.Zoulou, Gumboot (danse des mineurs), jazz, gospel, kwaito (mélange de hip-hop, de disco et de house). Il n'en fallait pas moins pour raconter, en deux heures, l'histoire mouvementée de l'Afrique du Sud à travers une succession de scènes dansées et chantées (on ne se lasse pas des chants a capella) par une dynamique pléiade d'artistes issus des townships, ces quartiers réservés aux Noirs sous l'apartheid. D'autant que Todd Twala et Thembi Nyandeni, les créatrices du spectacle, ont mis un point d'honneur à replacer chaque tableau dans son contexte historique par le biais d'un M. Loyal ressemblant étrangement à Nelson Mandela. au c?ur des shebeens De quoi entraîner les spectateurs des villages au c?ur des shebeens de Johannesburg ou Durban, ces débits d'alcool clandestins des années 40 et 50. C'est d'ailleurs dans l'un d'eux que débuta Miriam Makeba ? surnommée « Mama Africa » ?, décédée en novembre, à qui la troupe rend hommage en reprenant son célèbre « Pata Pata ».La ségrégation, triste marque de fabrique du pays pendant cinquante ans, est omniprésente durant le spectacle. Mais « Umoja » ne verse jamais dans le misérabilisme. Au contraire. On fait la fête, ici, dans une débauche de jeux de lumières et de musiques.Au final, les deux créatrices d'« Umoja », toutes deux natives de Soweto, s'imposent avec ce formidable spectacle comme de véritables ambassadrices de la nouvelle Afrique du Sud arc-en-ciel.Jean-Christophe Chanut « Umoja », aux Folies Bergères, 32, rue Richer, 75009 Paris, jusqu'au 4 janvier puis en tournée en France à l'automne 2009. ? Renseignements?: www.umojalespectacle.com.

latribune.fr

09 Jan 2009, 1:27

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