Guerre des prix dans la téléphonie mobile aux états-Unis

L'heure de la riposte a sonné dans la téléphonie mobile américaine. Les opérateurs régionaux low-cost, MetroPCS et Leap Wireless, se sont imposés au cours des dernières années dans la population désargentée, visant surtout les jeunes et les minorités. Ils attirent désormais une clientèle que la récession encourage à abandonner les forfaits avec engagement dont le prix mensuel moyen s'élève à 100 dollars. Leurs concurrents historiques sont aussi déterminés à participer à la guerre des prix. Le mois dernier, Boost Mobile, une division du groupe Sprint Nextel, a lancé un forfait sans engagement proposant des appels et des SMS illimités pour 50 dollars par mois, un prix analogue à celui offert par MetroPCS et Leap Wireless. Et depuis la semaine dernière, T-Mobile USA, filiale américaine de Deutsche Telekom, propose une offre similaire à ses clients de San Francisco. Pour les analystes, la ville fait l'objet d'un test grandeur nature et T-Mobile pourrait élargir son offre à d'autres régions des États-Unis. Une intention que le groupe se refuse à commenter.Accord de roamingLes deux leaders ? Verizon Wireless, numéro un aux États-Unis depuis le récent rachat d'Alltel, et AT&T ? ne se sont pas encore joints à la bataille des prix. Braxton Carter, directeur financier de MetroPCS, estime pourtant que la moitié de ses nouveaux clients sont d'anciens abonnés des grands opérateurs nationaux. Au trimestre dernier, MetroPCS a attiré 520.000 nouveaux abonnés et l'opérateur de Dallas (Texas) prévoit d'en compter entre 1,4 et 1,7 million supplémentaires en 2009, en se développant à New York et à Chicago. Après avoir attiré 385.000 nouveaux clients au quatrième trimestre 2008, Leap Wireless, opérateur de San Diego (Californie), vise 1,5 million d'abonnés supplémentaires en 2009.Pour l'heure, MetroPCS et Leap Wireless comptabilisent à eux deux plus de 9 millions de clients. En 2007, MetroPCS a lancé une offre non sollicitée sur Leap Wireless que le groupe a refusée, faute d'entente sur un prix. Mais en septembre dernier, les deux parties ont scellé un accord de roaming, permettant à leurs clients d'utiliser leurs réseaux locaux respectifs. Les deux concurrents entendent ainsi avoir accès à un marché potentiel de 200 millions d'Américains en 2010. Compte tenu de leur rythme d'expansion, Christopher Collins, analyste du Yankee Group, estime qu'ils pourraient s'arroger une part de marché collective de 22 % à l'horizon 2012.Les initiatives visant à contrer les ambitions de MetroPCS et de Leap Wireless pourraient coûter cher à l'ensemble du secteur. Le forfait à 50 dollars de Sprint Nextel est proposé dans 15.800 villes des États-Unis et risque certes de porter préjudice aux opérateurs low-cost, mais aussi aux grands concurrents du groupe, note Michael McCormack, chez JPMorgan Chase. Lorsque Sprint Nextel a dévoilé sa nouvelle offre à la mi-janvier, les valeurs des télécoms se sont d'ailleurs effondrées à Wall Street, les opérateurs craignant que cette bataille sur les prix n'érode les marges de l'ensemble du secteur Et qu'elle conduise à une cannibalisation des forfaits des plus grands acteurs. Compte tenu de la conjoncture, les opérateurs proposent désormais des forfaits sans engagement avec des appareils sophistiqués, permettant notamment l'accès à Internet. Depuis cette semaine, Sprint Nextel propose à ses clients un nouvel appareil haut de gamme à 300 dollars, le Stature i9 de Motorola, équipé de la fonction Bluetooth et d'un appareil photo.
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