L'Espagne veut relancer l'agenda de Lisbonne

Les thèmes économiques ? crise oblige ? figureront en bonne place dans les entretiens que maintiendra Nicolas Sarkozy avec José Luis Rodríguez Zapatero, dans le cadre de la visite d'État que le président français a entamée hier à Madrid. Mais ce sera davantage dans un cadre européen que bilatéral : les grands dossiers transpyrénéens dans ce domaine, en effet, sont réglés ou en passe de l'être, comme la ligne électrique de très haute tension en Catalogne, la décision de prolonger dans le futur le TGV français vers la frontière (tant du côté atlantique que méditerranéen) ou le développement des autoroutes de la mer entre les deux pays, incluant les premières adjudications. C'est donc essentiellement la présidence espagnole de l'UE durant le premier semestre de 2010 qui sera au centre du volet économique des conversations. « Nous avons appuyé les priorités de la récente présidence française et nous savons que la France partage, en termes généraux, les nôtres », assure-t-on à Madrid, où l'on rappelle la priorité espagnole : la relance de l'agenda de Lisbonne, adopté en 2000 mais quelque peu tombé depuis en désuétude. Les Espagnols considèrent qu'une fois paré au plus pressé, c'est-à-dire la crise financière, l'Europe doit établir une stratégie de relance de la croissance basée sur les objectifs établis dans la capitale portugaise, comme l'augmentation de l'investissement en recherche et développement, le soutien aux énergies renouvelables et la défense de l'environnement. Une stratégie qui satisfait la France, même si celle-ci insiste sur la nécessité d'éviter la dispersion et de centrer l'effort communautaire sur quelques objectifs concrets, comme l'idée d'atteindre les 2 % du PIB en investissement en R&Dcohésion sociale À quoi Zapatero ajoute avec emphase l'autre volet de l'agenda de Lisbonne, celui de la cohésion sociale, qui doit se traduire par une relance, durant la présidence espagnole, de l'entente sur la stratégie anticrise entre interlocuteurs sociaux. L'Espagne insiste d'autant plus sur la nécessité d'un dialogue social européen que cette stratégie lui a plutôt bien réussi à niveau national, elle qui conjugue, curieusement, le taux de chômage le plus élevé de l'UE avec un niveau de conflits sociaux au plus bas ! n
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