Cesare Geronzi met Mediobanca sous sa coupe

Ce mardi matin, à quelques pas de La Scala, l'institution milanaise par excellence, le banquier romain Cesare Geronzi savourera sa victoire. L'assemblée des actionnaires de Mediobanca va entériner sa prise de pouvoir sur cette banque d'affaires milanaise mais aussi, indirectement, sur l'assureur Generali, dont Mediobanca est le principal actionnaire.Bien que, à la présidence du conseil de surveillance, émanation des principaux actionnaires comme Vincent Bolloré ou Groupama, Cesare Geronzi devait jusqu'à présent composer avec le conseil de gestion de la banque réunissant les managers faisant tourner la boutique. Cette gouvernance, dite « duale » laissant les coudées franches aux managers « quadra », Alberto Nagel et Renato Pagliaro, ne pouvait à la longue que déplaire à Cesare Geronzi qui, à 73 ans, est peu enclin à jouer les seconds rôles. Aussi, malgré un bénéfice annuel record de 1,015 milliard d'euros et un ratio de solvabilité, « core tier one », supérieur à 10 %, et ce en pleine crise financière, le banquier romain a convaincu au début de l'été une majorité d'actionnaires d'abandonner une direction avec deux conseils au profit d'un seul conseil d'administration qu'il présidera. Son initiative a pour le moins contrasté avec le style feutré et compassé incarné par le feu fondateur de Mediobanca, Enrico Cuccia, puis ses héritiers, notamment Nagel et Pagliaro. Dans une interview début août ? un précédent dans l'histoire de Mediobanca, Cesare Geronzi a notamment égratigné allègrement ses banquiers, les accusant de ne pas être « de qualité et éduqués ». Certes, ces « quadra » l'ont, sous la menace d'une démission en bloc, forcé à les intégrer dans le nouveau conseil d'administration, histoire de ne pas perdre tout pouvoir.Tapis rouge Une concession toute symbolique car Cesare Geronzi aura désormais la haute main sur toutes les décisions importantes, notamment sur le sort des trois participations de poids de Mediobanca : Generali, Telecom Italia et RCS Rizzoli, le groupe d'édition publiant le plus grand quotidien italien, « Il Corriere della Sera ». Ainsi, c'est Cesare Geronzi qui adoubera au printemps 2010 le successeur d'Antoine Bernheim à la tête de Generali et choisira lequel des deux administrateurs actuels délégués demeurera à son poste. La prise de pouvoir de Cesare Geronzi va de pair avec l'influence croissante gagnée par le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, au sein de Mediobanca. Ce matin sera élue au conseil d'administration Marina Berlusconi, la fille du Cavaliere et présidente du holding familial Fininvest, qui rejoindra d'autres administrateurs de la banque, fidèles du Cavaliere, à l'instar de Tarak ben Ammar ou d'Ennio Doris, patron de la banque de Fininvest, Mediolanum. En échange, le chef du gouvernement italien déroule le tapis rouge à Mediobanca. Le 8 octobre dernier, Cesare Geronzi était le seul banquier privé à avoir été convié par le ministre des Finances à la première réunion sur la crise financière associant la Banque d'Italie et le patronat italien. Comme quoi Mediobanca est redevenue une banque pas comme les autres?Son initiative a pour le moins contrasté avec le style feutré et compassé incarné par le feu fondateur de Mediobanca, Enrico Cuccia, puis ses héritiers, notamment Nagel et Pagliaro. Dans une interview début août, Cesare Geronzi a notamment égratigné allègrement ses banquiers, les accusant de ne pas être « de qualité et éduqués ».
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