Re-générationEn janvier dernier, la précédente édition de Maison&Objet a réuni plus de 3.000 exposants (dont 45 % de fabricants étrangers) et accueilli plus de 75.000 visiteurs. Cet automne, la crise étant passée par là, les organisateurs de la manifestation tenteront de maintenir le cap, mais il va, presque sans dire, que les temps sont durs pour les professionnels de la déco. À New York, les agences d'architecture intérieure ont enregistré jusqu'à 50 % de leur chiffre d'affaires, elles ont licencié en masse. L'Europe n'a pas dérogé à la règle. À Paris, la consommation est restée atone. Les signes de reprise annoncés vont redonner du baume au c?ur aux professionnels. Sur les 123.000 m2 d'exposition, le salon Maison&Objet va tenter, en six sections, de l'univers de l'enfant aux espaces les plus tendances, de stimuler la demande.Quintessence des réflexionsRéunissant les experts des tendances, l'observatoire du design livre cette saison une fois encore la quintessence de ses réflexions. Où va le design cet automne ? Il se régénère. Face au chaos perpétré ces derniers mois par la crise, les créateurs et les designers laissent de côté toute tentation nostalgique ou repli sur soi pour innover et créer de nouvelles formes. Pour répondre aux aspirations d'un peu de douceur dans un monde de brutes, la maison se conçoit comme une bulle poétique. Un espace hypersensible, selon François Bernard, directeur du bureau de tendances Croisements, où se déploient des objets aux matières sensuelles, de formes arrondies, au design tactile. Chaque individu est libre de composer sa propre déco, comme un corps vivant.Désirant inventer le futur et tourner le dos à un passé douloureux, le tendanceur Vincent Grégoire, du cabinet de prospective Nelly Rodi, prône la réconciliation des individus avec la technologie. La domotique ne fait plus peur ; ionisateurs, variateurs de lumière, écolotechno ne sont plus de vilains mots, au contraire, les consommateurs aspirent à découvrir et faire confiance aux innovations qui contribueront à leur mieux-vivre. Telles les créations de Mathieu Jacobs et Cédric Falconnet, qui ont créé avec Vertilignes des objets qui associent design, végétal et innovation. Leur jardin nomade Central Parc offre ainsi la possibilité, avec son cadre en Corian thermoformé, de composer une miniforêt sur sa table de salon.Désir de légèreté, face à un présent qui donne le sentiment de s'apesantir, Élisabeth Leriche, également chasseuse de tendances, revendique le droit à la légèreté. Les individus recherchent à s'alléger la vie ; tout ce qui pèse semble contraire au bien-être. Les luminaires prennent l'air et diffusent une lumière évanescente. De la douceur, toujours plus de douceur. Un « peace and love » futuriste, en somme.Isabelle Lefortwww.maison-objet.com et www.vertilignes.com

latribune.fr

10 Sept 2009, 1:43

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