La Chine compte sur la technologie occidentale

Les autorités chinoises n'apprécient pas la manière dont les pays développés abordent la question du réchauffement climatique. « La Chine jouera son rôle en tant que pays en voie de développement pour s'attaquer au changement climatique. Mais l'un des prérequis, c'est que les pays développés fournissent des fonds et des transferts de technologies », a assuré Gao Guangsheng, l'un des responsables de la commission de développement national et de réforme, lors de la présentation hier à Pékin du livre blanc sur le réchauffement climatique. L'un des principaux négociateurs chinois, Lin Erda, avait auparavant expliqué que les pays développés n'avaient jusqu'alors apporté qu'entre 5 et 10 milliards de dollars (entre 4 et 8 milliards d'euros) alors que le Programme de développement des Nations unies estime entre 86 et 109 milliards de dollars par an (entre 68,9 et 87,3 milliards d'euros) le coût d'adaptation pour les pays en développement.« Plus de 90 % de la technologie avancée liée au changement climatique se trouve aux mains des pays développés mais ils sont réticents à l'idée de l'apporter aux pays en voie de développement, de crainte que cela ne nuise à leur compétitivité », a poursuivi Gao Guangsheng. La Chine est devenue l'un des marchés les plus importants pour les groupes, notamment français, opérant sur le marché de l'environnement. Forts d'une technologie acquise au prix d'années de dépenses en recherche et développement, les groupes comme Veolia, EDF, Suez et autre Areva sont bien placés pour répondre aux nombreux appels d'offres lancés par les municipalités et entreprises chinoises.Le pays doit poursuivre son rythme de croissance tout en réduisant ses émissions de CO2 et en abaissant de 20 % sa consommation d'énergie par point de croissance. Il s'est aussi fixé l'objectif d'accroître d'au moins 10 % d'ici à 2010 la proportion d'énergies renouvelables sur l'ensemble des capacités de production nationale d'énergie. D'où la proposition faite à la Chine par Nicolas Sarkozy en novembre dernier de « se joindre à un nouveau contrat mondial, à un New Deal écologique et économique, d'influer immédiatement, profondément et durablement, à la mesure de sa dimension et de sa force, sur les modes de production et de consommation d'énergie ».passage obligéLes transferts de technologies concernent surtout les joint-ventures, passage obligé pour les groupes étrangers souhaitant pénétrer le marché chinois du traitement de l'eau, mais pas pour ceux qui opèrent sur ceux des déchets et de la gestion de l'énergie. Ils ne concernent d'ailleurs pas tous les acteurs : « Cette requête des Chinois ne nous affecte pas beaucoup, puisque nous ne sommes pas fabricants mais opérateurs, même si nous sommes aussi parfois investisseurs », rappelle le directeur exécutif Chine de Veolia Environnement, Jorge Mora. « Nous recherchons la technologie la mieux adaptée aux besoins de nos clients mais nous n'en sommes pas propriétaires. » Lors d'une conférence organisée le 7 novembre à Pékin par les Nations unies et le gouvernement chinois, la Chine devrait proposer un nouveau mécanisme permettant tout à la fois une meilleure protection de la propriété intellectuelle et le développement de nouvelles technologies.
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