Tous les enseignants auront bac + 5

C'est à un véritable marathon que vont devoir se livrer les universités en 2009 pour caler les programmes du nouveau concours de recrutement des enseignants. Présentée récemment par le ministre de l'Éducation nationale, Xavier Darcos, la réforme vise à alléger le concours et à revaloriser la formation des aspirants enseignants. Les 70.000 élèves des 31 IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres), souhaitant devenir enseignants du premier et du second degré (professeurs des écoles, des collèges et des lycées), vont passer dès juin 2010 un concours remanié. En lieu et place des 5 à 8 épreuves actuelles, les élèves ne passeront plus que 2 épreuves d'admissibilité sur la connaissance et 2 d'admission destinées à évaluer leur capacité à mener un cours et leur « connaissance du système éducatif ».Mais la grande nouveauté réside dans la « masterisation » de la formation. Dans le système actuel, les étudiants titulaires d'une licence (bac + 3) effectuent généralement une année de préparation au concours en IUFM puis, une fois le concours en poche, sont affectés pour un an dans un IUFM en formation professionnelle par alternance (50 % de cours, 50 % de stage). À la suite de quoi ils sont titularisés et affectés dans un établissement scolaire. Dans le cursus à venir, les candidats devront justifier d'un mastère (bac + 5), la deuxième année de mastère devant à la fois servir à acquérir des connaissances, à préparer et passer les épreuves du concours (en janvier et juin) et à effectuer un stage pratique. Même en cas de réussite au concours, l'obtention du mastère sera bien sûr décisive. Enfin, les lauréats devront effectuer 15 à 18 heures par semaine et non plus 6 à 8 heures pour leur première année d'exercice précédant la titularisation, accompagnés cette fois par un professeur « tuteur ».nombreuses difficultésLa mise en place de cette réforme pour la rentrée 2009 laisse présager plusieurs difficultés. Les discussions sur les maquettes des concours venant de commencer, « les universités ne peuvent toujours pas bâtir le contenu de leurs mastères », pointe Daniel Robin, du Snes-FSU. « Les universités n'ont pas attendu la communication des maquettes des concours pour préparer leurs mastères  », assure François Perret, le doyen de l'inspection générale. Laquelle leur a transmis la semaine dernière une circulaire de cadrage. À la fin de l'année, elles devront soumettre leurs projets à la Direction générale de l'enseignement supérieur (DGSE). Après évaluation, les habilitations seront octroyées en juin 2009, juste à temps pour la rentrée. Les projets de concours, eux, seront publiés au début du printemps.Par ailleurs, se pose le problème du stage en mastère, plus léger que le système actuel, et surtout non obligatoire. Le danger, souligne Patrick Baranger, président de la conférence des directeurs d'IUFM (CDIUFM), est de voir parachutés en classe de jeunes professeurs très peu aguerris et confrontés d'emblée à une somme de cours importante. Plus globalement, d'aucuns crient à la mort annoncée des IUFM, qui, récemment intégrés aux universités, ont déjà perdu leur autonomie. Cette réforme permettrait aussi, en attribuant plus d'heures de cours aux professeurs débutants, de gagner environ 7.000 postes, selon le Snes-FSU.
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